PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes évoluent en léger repli mercredi, les records inscrits à Wall Street incitant une partie des investisseurs à faire une pause avant des chiffres sur l'emploi aux Etats-Unis en dépit de l'autorisation britannique du vaccin de Pfizer et BioNTech.

À Paris, l'indice CAC 40 perd 0,27% à 5.566,62 points vers 09h05 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,44% tandis qu'à Londres, le FTSE est stable (+0,03%) grâce aux espoirs de sortie de crise sanitaire.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro est en baisse de 0,33%, le FTSEurofirst 300 de 0,35% et le Stoxx 600 de 0,23%.

Après avoir été portées dernièrement par les attentes en ce qui concerne le lancement des campagnes de vaccinations, les Bourses européennes marquent le pas malgré des avancées concrètes en la matière.

Le Royaume-Uni est devenu le premier pays au monde à autoriser l'usage du vaccin contre le COVID-19 mis au point par Pfizer et BioNTech. Il sera disponible dans tout le pays à partir de la semaine prochaine, a précisé le gouvernement britannique.

En dépit de l'absence de réactions du marché, Mike Bell, stratégiste chez J.P. Morgan AM, souligne le caractère positif de la nouvelle.

"L'approbation d'un vaccin très efficace pourrait marquer le début de la fin de la crise économique du COVID-19 et le début d'un nouveau marché haussier pour les actions", a-t-il dit.

"Les scientifiques sont venus à la rescousse et ont offert ce que les investisseurs espéraient pour Noël cette année. Comme les économies de cette année seront dépensées l'année prochaine, l'économie mondiale devrait connaître un boom qui fera augmenter les bénéfices des entreprises et les actions en 2021", a ajouté Mike Bell.

Les investisseurs suivront la publication à 13h15 GMT de l'enquête ADP sur l'emploi privé aux Etats-Unis, préliminaire au rapport mensuel sur l'emploi attendu vendredi.

En attendant, ils ont pris connaissance d'une hausse plus importante que prévu des ventes au détail allemandes en octobre, suggérant que les consommateurs ont soutenu la croissance de la première économie d'Europe avant la mise en place des mesures de confinement partiel.

Les ventes ont progressé 2,6% contre 1,2% pour le consensus après une baisse de 1,9% (révisé) en septembre, d'après les chiffres de l'Office fédéral de la statistique.

VALEURS

En Bourse, une majorité des compartiments sectoriels est dans le rouge. L'indice Stoxx de l'automobile perd 1,28%, la plus forte baisse du jour. PSA (-2,14%) est en queue de peloton du CAC 40 et Valeo perd 3,25% du côté du SBF 120.

En hausse, Interparfums prend 1,07% après avoir relevé sa prévision de chiffre d'affaires annuel, grâce au rebond de son activité cet été qui s'est accéléré durant l'automne.

A Francfort, l'action BioNTech gagne 7,47%.

A WALL STREET

Les futures sur les indices américains évoluent en légère baisse et préfigurent également des prises de profits après la séance nettement positive de la veille.

L'indice Dow Jones a gagné mardi 0,63% à 29.823,92 points. Le S&P-500 a pris 1,13%, pour finir à 3.662,45 points, un plus haut historique. Le Nasdaq Composite a progressé de 1,28% à 12.355,11 points, là aussi un record en clôture.

La séance devrait être animée ce mercredi par l'annonce du rachat par Salesforce.com de l'application de messagerie professionnelle Slack Technologies pour 27,7 milliards de dollars (22,9 milliards d'euros).

EN ASIE

La Bourse de Tokyo a terminé sur un gain symbolique de 0,05%, le soutien apporté par les espoirs de vaccins contre le nouveau coronavirus ayant été limité par l'orientation négative des futures sur les indices de Wall Street.

En Chine, les Bourses ont effacé leurs pertes, l'indice composite de la Bourse de Shanghai a fini inchangé après avoir perdu jusqu'à 0,5%.

TAUX

Sur le marché obligataire, les rendements de référence sont en baisse après avoir grimpé la veille en réaction aux espoirs d'un soutien budgétaire accru à l'économie aux Etats-Unis.

Un groupe de parlementaires républicains et démocrates des deux chambres du Congrès a présenté mardi un plan de soutien de 908 milliards de dollars (754 milliards d'euros) face à la crise du coronavirus.

Le rendement des Treasuries à dix ans cède un point de base (pdb) à 0,9211% après avoir atteint un pic de plus de deux semaines mardi en prenant plus de neuf points de base.

Son équivalent allemand recule légèrement à -0,526% après un pic en début d'échanges depuis mi-novembre à -0,51%.

CHANGES

Le dollar se stabilise après avoir touché un creux de deux ans et demi en séance face à un panier de devises internationales en raison des perspectives d'une politique plus accommodante de la Réserve fédérale.

L'euro cède 0,18% mais se maintient au-dessus de 1,20 dollar.

La livre recule quant à elle d'environ 0,55% contre le billet vert après que le négociateur en chef des Européens sur le Brexit a informé les ambassadeurs des Vingt-Sept des divergences persistantes dans les discussions avec Londres, a déclaré un haut diplomate de l'UE.

Le yuan a réduit ses gains contre le dollar après que le président élu Joe Biden a déclaré au New York Times que les Etats-Unis ne reviendront pas dans l'immédiat sur l'accord commercial provisoire conclu par Donald Trump avec la Chine.

PÉTROLE

Les prix du pétrole effacent leurs pertes grâce aux annonces sur le vaccin anti-COVID de Pfizer et BioNTech mais leurs progressions restent limitées par la hausse inattendue des stocks américain et par les incertitudes liées au report des discussions de l'OPEP+ sur la production.

Selon l'American Petroleum Institute (API), les stocks de brut aux Etats-Unis ont augmenté de 4,1 millions de barils la semaine dernière, alors que le consensus donnait une baisse de 2,4 millions.

Le baril de Brent gagne 0,36% à 47,59 dollars. Le brut léger américain avance de son côté de 0,2% à 44,64 dollars.

(édité par Patrick Vignal)

par Laetitia Volga