PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont en hausse lundi matin grâce aux progrès vers l'adoption d'un plan de relance budgétaire massif aux Etats-Unis, qui alimentent toutefois les craintes de poussée de l'inflation et donc la remontée des rendements obligataires.

À Paris, l'indice CAC 40 gagne 0,35% à 5.802,85 points vers 09h30 GMT. À Francfort, le Dax prend 0,64% et à Londres, le FTSE s'octroie 0,21%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro avance de 0,44%, le FTSEurofirst 300 de 0,68% et le Stoxx 600 de 0,44%.

Le Sénat américain a approuvé samedi le plan de relance de 1.900 milliards de dollars (1.594 milliards d'euros) de l'administration Biden. Le texte, qui prévoit notamment une aide directe aux ménages de 1.400 dollars, sera soumis au vote de la Chambre des représentants mardi, a indiqué sur Twitter Steny Hoyer, le chef du groupe démocrate à la chambre.

Si ce plan de relance est considéré comme un soutien important à la croissance mondiale, les analystes s'attendent également à une forte accélération de l'inflation, alimentée en partie par la progression des prix du pétrole, qui fait grimper les rendements obligataires et accroît la tension sur les valeurs fortement valorisées, en particulier dans le domaine technologique.

Avec la tension sur le marché obligataire, les investisseurs suivront avec attention les commentaires de Christine Lagarde jeudi à l'issue de la réunion de la Banque centrale européenne, dont les membres ont lancé des signaux contradictoires sur l'interprétation à donner à la remontée des rendements.

TAUX/CHANGES

Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans gagne près de six points de base, à 1,6064%, non loin de son récent plus haut d'un an.

Son équivalent allemand prend un peu plus d'un point à -0,286%.

Le dollar gagne environ 0,25% face à un panier de devises de référence et reste proche d'un plus haut de trois mois, soutenu par la hausse continue des rendements obligataires américains.

L'euro abandonne 0,36% face au billet vert, à 1,1874 dollar. Outre le renchérissement du dollar, la devise européenne est aussi pénalisée par la baisse inattendue de la production industrielle allemande en janvier.

VALEURS

Les valeurs bancaires profitent logiquement de la remontée des rendements obligataires. L'indice Stoxx du secteur gagne 2,14%.

Avec la progression des cours du brut, Total gagne 0,21% et le groupe de services pétroliers TechnipFMC grimpe de 4,54% devant son concurrent CGG (+2,42%).

Airbus prend 1,39% et Safran 2,31% après la suspension pour quatre mois par les Etats-Unis et l'Union européenne des surtaxes douanières liées au conflit sur les aides publiques à l'aéronautique.

A WALL STREET

Les futures sur les indices américains signalent pour l'heure une baisse de 0,2% pour le Dow Jones mais un repli de 0,8% pour le S&P 500 et encore plus marqué, de 1,8%, pour le Nasdaq après la vive hausse observée en fin de semaine dernière.

Vendredi, le marché a salué les chiffres bien meilleurs qu'attendu de l'emploi aux Etats-Unis en février, au cours d'une séance qui a vu aussi les valeurs technologiques rebondir.

L'indice Dow Jones a gagné 1,85% à 31.496,3 points, le S&P-500 a pris 1,94% à 3.841,63 points et le Nasdaq Composite a avancé de 1,58% à 12.923,88 points.

EN ASIE

Après un début de séance positif, le Nikkei à la Bourse de Tokyo a terminé en baisse de 0,42%, rattrapé par la faiblesse des futures de Wall Street et le repli des autres places en Asie.

En Chine, les places boursières ont chuté, les investisseurs s'inquiétant d'un éventuel resserrement par Pékin des conditions financières afin de freiner des valorisations élevées alors que le gouvernement a fixé un objectif de croissance pour 2021 inférieur aux attentes.

Le CSI 300 des grandes capitalisations de Chine continentale a abandonné 3,47%, sa plus lourde chute depuis juillet dernier, et l'indice Hang Seng de la Bourse de Hong Kong a reculé de 1,92%.

PÉTROLE

Le baril de Brent dépasse les 70 dollars pour la première fois depuis janvier 2020 tandis que celui de brut américain a atteint son plus haut niveau en plus de deux ans, à 67,98 dollars, après l'attaque dimanche d'installations de la compagnie pétrolière saoudienne Aramco par les Houthis du Yémen..

(édité par Marc Angrand)

par Laetitia Volga