11 mai (Reuters) - L'action Alstom a fortement chuté mercredi, effaçant des gains antérieurs, les commentaires du fabricant de trains sur son flux de trésorerie et ses prévisions divisant le marché.

Le titre a grimpé jusqu'à 9% à l'ouverture de la Bourse de Paris après la publication de ses résultats annuels, avant de plonger de presque 12%. À 15h24, Alstom était en baisse de 7,6%.

"Les avis sont très partagés sur les perspectives à moyen terme d'Alstom, en particulier sur la capacité du groupe à générer des liquidités et à renforcer sa structure financière", a déclaré William Mackie, analyste chez Kepler Cheuvreux.

Le fabricant français de trains a enregistré un flux de trésorerie positif de 469 millions d'euros au second semestre de son exercice fiscal clos en mars, ce que Credit Suisse a jugé "très rassurant".

Cependant, les coûts d'intégration de projets hérités de l'achat de l'activité ferroviaire du Canadien Bombardier en janvier 2021 ont maintenu le flux de trésorerie disponible dans le rouge à -992 millions d'euros.

"Nous avons réglé la quasi-totalité des litiges, (...) nous avons maintenant un portefeuille de risque qui est beaucoup plus limité qu'avant", a déclaré Henri Poupart-Lafarge, président du conseil d’administration et directeur général d'Alstom, aux journalistes.

La société prévoit de dégager 400 millions d'euros de synergies au cours de l'exercice 2024/2025 et 475-500 millions d'euros par an à partir de celui de 2025/2026.

William Mackie de Kepler Cheuvreux a pourtant souligné qu'Alstom n'avait pas été en mesure de proposer une prévision claire de flux de trésorerie disponible pour l'année en cours.

Alstom a aussi dit qu'il prévoit de proposer un dividende de 0,25 euros par action, ce qui, selon JPMorgan, devrait apaiser les inquiétudes sur la nécessité d'une augmentation de capital.

Citant des sources proches de la société, le site d'informations financières BFM Business a rapporté mercredi qu'Alstom était en pourparlers avec des oligarques russes pour vendre sa participation de 20% dans le fournisseur russe de locomotives et d'équipements ferroviaires Transmashholding, après avoir enregistré une dépréciation de 441 millions d'euros suite au conflit en Ukraine.

"On sera opportunistes en fonction des événements", a déclaré Henri Poupart-Lafarge aux journalistes à propos des récentes préoccupations géopolitiques. (Reportage Juliette Portala à Gdansk, version française Elena Vardon, édité par Kate Entringer)