Paris (awp/afp) - Alstom est confronté au triple défi de l'inflation, de l'approvisionnement en composants électroniques et du recrutement de nouveaux talents, a indiqué mercredi son directeur général (CEO) Henri Poupart-Lafarge, pour qui l'intégration de Bombardier Transport, racheté l'an dernier, "s'est faite rapidement".

Concernant l'inflation qui pourrait rogner ses marges, "au-delà du chiffre absolu, c'est son irruption rapide et brutale qui a créé un changement de paradigme", a-t-il remarqué devant le "Club VRT" du magazine spécialisé Ville Rail & Transports.

"La difficulté d'aujourd'hui, c'est que il y a un an personne ne l'avait prévue", a-t-il poursuivi.

"Nous sommes en discussion, un peu à travers le monde, sur les conséquences de cette inflation. (...) On se protège au maximum, on demande à ce que les contrats aient des closes d'indexation", a exposé le dirigeant, sans donner de chiffres.

"La plupart des pays sont couverts", dont la France, a-t-il relativisé.

La pénurie mondiale de composants électroniques est un autre "défi" pour M. Poupart-Lafarge.

"On fait comme tout le monde, on essaie d'en trouver. (...) Jusqu'à maintenant, nous n'avons pas eu d'impact. Nous avons toujours trouvé des solutions", a-t-il souligné.

"Il ne faut pas exclure que ça ait un impact" à l'avenir car la pénurie devrait durer jusqu'en 2023/2024 - les fabricants de machines pour produire les composants étant eux-mêmes en retard-, a-t-il cependant prévenu.

Autre défi, le recrutement. "Nous sommes à la recherche de talents", notamment dans le numérique, a déclaré le PDG d'Alstom. "On a plus de 1.000 postes ouverts en France", où le groupe emploie quelque 12.500 personnes (sur 75.000 dans le monde).

"Il y a globalement une pénurie" de main d'oeuvre, a-t-il déploré. "On a du retard, des difficultés (...), ça fait partie des défis aujourd'hui!"

L'intégration de Bombardier Transport, qu'Alstom a racheté en janvier 2021, "s'est faite rapidement", selon M. Poupart-Lafarge.

"Nous avons maintenant une taille critique partout", s'est-il félicité, notant qu'"il reste encore beaucoup à faire pour que les équipes fonctionnent de manière homogène" sur le terrain.

"La convergence des produits va prendre trois à quatre ans" avant que le groupe puisse proposer une gamme unifiée aux clients, a-t-il relevé.

afp/ol