PARIS (Reuters) - Mediapro a annoncé vendredi à ses salariés l'arrêt de la chaîne Téléfoot, créée pour diffuser notamment l'essentiel des matches de la Ligue 1, et va renoncer à ses droits TV sur le football français moyennant le versement d'une indemnité de 100 millions d'euros, rapportent L'Equipe et d'autres médias français.

Au terme de longues tractations, Mediapro et la LFP ont acté leur rupture contractuelle.

Selon L'Equipe, le groupe sino-espagnol s'est engagé à verser une indemnité de 100 millions d'euros à la LFP. La somme sera versée en deux temps: 64 millions d'euros dès que l'accord de séparation entre les deux parties aura été validé par la justice puis 36 millions au premier semestre 2021, précise le quotidien sportif.

Mediapro retransmettra les matches jusqu'à ce qu'il y ait un nouveau diffuseur, précise L'Equipe.

Les yeux vont naturellement se tourner à présent sur Canal+, le "diffuseur historique" du football français. Vivendi, la maison mère de la chaîne cryptée, a fait savoir qu'elle suivait "de près" la situation.

L'accord trouvé entre la Ligue et Mediapro marque un développement spectaculaire dans le feuilleton qui met le football professionnel français sur les nerfs depuis que le groupe sino-espagnol a refusé d'honorer une échéance de 172 millions d'euros qui était due au 5 octobre dernier puis à nouveau au début du mois.

Dans une interview accordée le 8 octobre à L'Equipe, le président de Mediapro, Jaume Roures, avait plongé le football professionnel français dans l'effroi en disant vouloir "rediscuter le contrat de cette saison" du fait de l'impact de la crise sanitaire et de la progression "tiède" des abonnés à Téléfoot.

Le groupe espagnol, détenu majoritairement par le fonds chinois Orient Hontai, avait remporté en avril 2018 l'appel d'offres des droits TV qui l'engageait, à compter de cette saison 2020-2021 et pour quatre ans, à verser 780 millions d'euros par an en échange de la diffusion exclusive de 80% des matches de la Ligue 1 et 34 millions d'euros pour la Ligue 2.

Les clubs avaient intégré la flambée des droits TV dans leurs budgets.

(Henri-Pierre André, édité par Gwénaëlle Barzic)