PARIS, 13 septembre (Reuters) - Franck Riester, ministre délégué chargé du Commerce extérieur et de l'attractivité, a jugé dimanche "sectaire" la position des nouveaux maires écologistes qui appellent le même jour dans une tribune à un moratoire sur le développement des fréquences mobiles 5G en France.

Dans une tribune publiée dans le Journal Du Dimanche, 11 maires appartenant à Europe Ecologie-Les Verts (EELV) et au Parti socialiste (PS) estiment que les effets potentiels de cette nouvelle technologie en matières sanitaire et environnementale justifient un moratoire jusqu'à au moins l'été 2021, le temps d'organiser un "débat démocratique" sur le sujet.

Plusieurs maires EELV ont déclenché récemment des polémiques en s'attaquant notamment au Tour de France cycliste, jugé machiste et polluant par le nouveau maire EELV de Lyon, Grégory Doucet, ou encore en supprimant le traditionnel sapin de Noël, décrété "Arbre mort" par le maire EELV de Bordeaux, Pierre Hurnic.

L'opposition à la 5G figure également régulièrement parmi les chevaux de bataille de responsables écologistes.

"Nous ne devons surtout pas refuser le progrès, et c'est ce qu'on voit depuis un certain nombre de jours, voire de semaines, avec ces nouveaux maires écologistes qui sont dans une position très sectaire, qui sont dans une position de refuser le progrès d'une certaine façon", a déclaré Franck Riester sur Europe 1.

"Nous devons rester fermes et déterminés à innover, à miser sur des progrès technologiques qui, depuis des dizaines d'années ont permis d'améliorer la qualité de vie de nos compatriotes", ajoute-t-il.

De leur côté, les signataires de cet appel, parmi lesquels figurent également des élus nationaux et européens, soulignent notamment que la 5G, qui permet des débits 10 fois supérieurs à la 4G sur les smartphones, va se traduire par une hausse de la consommation des données et donc de l'énergie.

Les enchères destinées à attribuer des fréquences mobiles 5G aux opérateurs télécoms français débuteront le 29 septembre. Elles doivent rapporter au total au moins 2,17 milliards d'euros à l'Etat.

Bouygues Telecom (Bouygues), Orange ORAN.PA, Free (Iliad ILD.PA) et SFR (Altice ATCA.AS) ont déjà obtenu chacun des fréquences dans le cadre de la première partie du processus d'attribution, la deuxième partie du processus, dans le cadre d'enchères, devant permettre d'attribuer le solde des fréquences disponibles.

(Jean-Michel Bélot)