(Reuters) - La compagnie aérienne américaine à bas coûts Spirit Airlines a rejeté lundi l'offre d'achat de JetBlue Airways, lui préférant celle de Frontier Airlines, estimant que l'opération avait peu de chances d'être approuvée par les autorités de la concurrence.

Pour mettre la main sur sa rivale Spirit, JetBlue avait ajouté à son offre de 33 dollars par titre une indemnité de rupture de contrat de 200 millions de dollars en cas d'échec de l'opération pour des raisons antitrust.

Le département de la Justice et six Etats américains ont intenté en septembre une action en justice pour dénouer le partenariat stratégique "Northeast Alliance" qui allie American Airlines et JetBlue Airways dans le nord-est des Etats-Unis, alléguant que l'accord entraînerait une augmentation des prix dans les aéroports très fréquentés de la région.

"Nous pensons qu'une fusion de JetBlue et de Spirit a une faible chance de recevoir une autorisation antitrust tant qu'existe la 'Northeast Alliance' entre JetBlue et American Airlines", a indiqué Spirit lundi dans une lettre adressée au directeur général de JetBlue, Robin Hayes.

Le conseil d'administration de Spirit Airlines a confirmé en parallèle son accord à un rapprochement avec Frontier Airlines, dont l'offre d'achat faite en février s'élève à 22,44 dollars par action en actions et en numéraire.

JetBlue a déclaré qu'elle offrirait un ensemble de mesures correctives pour répondre aux préoccupations réglementaires, notamment un "désinvestissement de tous les actifs de Spirit à New York et à Boston afin que JetBlue n'augmente pas sa présence dans les aéroports couverts par la Northeast Alliance".

(Reportage David Shepardson à Washington et Nilanjana Basu à Bangalore, version française Laetitia Volga, édité par Matthieu Protard)