Zurich (awp) - Le fabricant de semi-conducteurs AMS a vu son chiffre d'affaires reculer au premier trimestre 2021 par rapport au précédent. Il s'attend à une nouvelle baisse au deuxième partiel, mais compte sur la reprise de l'industrie automobile pour se redresser en seconde partie d'année.

Le chiffre d'affaires réalisé entre janvier et mars a atteint 1,549 milliard de dollars, en recul de 9% par rapport à un "très solide quatrième trimestre 2020", indique mardi le groupe autrichien coté à la Bourse suisse. Un an plus tôt, donc sans l'intégration d'Osram, il comptait 549 millions de ventes. Pour entériner cette reprise, il adopte d'ailleurs la raison sociale "ams Osram".

Sur le plan opérationnel, le résultat d'exploitation avant intérêts et impôts (Ebit) ajusté a atteint 172 millions, soit 11% des ventes, contre 285 millions un trimestre plus tôt (17%). Le bénéfice a perdu près de 100 millions de dollars, à 89 millions, par rapport à fin 2020. Le flux de liquidités disponibles a atteint 151 millions de dollars.

Les ventes sont meilleures que les attentes du consensus AWP, quand l'Ebit s'inscrit en deçà. Le développement des recettes reflète des effets saisonniers attendus, dans un contexte de demande globalement robuste, selon le groupe. Le segment des semi-conducteurs a compté pour 65% des revenus tandis que Lamps & Systems (L&S), comprenant par exemple les activités historiques d'Osram dans l'automobile, a pesé pour 35%.

La première unité a profité d'une solide demande venant de l'industrie automobile par rapport à l'an dernier, mais aussi du secteur médical. Le groupe mise par exemple sur les désinfectants sans produits chimiques grâce à la technologie LED. La division L&S a aussi bénéficié de la meilleure santé du secteur automobile, améliorant sa rentabilité sur un an.

Perte de commandes d'Apple

La direction du groupe table sur des revenus entre 1,430 et 1,530 millions de dollars au deuxième trimestre et s'attend à des revenus en légère hausse en seconde partie d'année par rapport à la première. Il mise une nouvelle fois sur l'automobile, mais escompte une part de marché plus réduite sur le marché Consumer avec un impact inférieur à 5% sur les recettes. Pour JP Morgan, il s'agit d'une confirmation de pertes de contrats, notamment dans les senseurs 3D, de la part de son gros client Apple.

Afin de limiter les effets sur la rentabilité, des mesures d'économies seront mises en place, qui touchera d'abord la production en Asie, a fait savoir le chef des finances Ingo Bank lors d'une conférence téléphonique.

Par ailleurs, le groupe fait face à d'importantes prises de commandes, portant les capacités de production à leur maximum. Il explique pouvoir connaître des difficultés d'approvisionnement dans certains segments de l'industrie des semi-conducteurs, entraînant un effet direct ou indirect sur les revenus, selon la disponibilité des produits et des plans futurs de fabrication des clients.

L'entreprise de Premstätten a confirmé ses prévisions à long terme, avec une marge Ebit entre 20 et 25%.

Par ailleurs, elle a annoncé la décotation des actions Osram et compte aussi soumettre au vote des actionnaires le rachat de jusqu'à 10% de son capital-actions, lors de l'assemblée générale du 2 juin.

Mirabaud souligne que les ventes, généralement plus faibles en début d'année, ont beau être inférieures au quatrième partiel de 2020, la demande sur les marchés finaux est bonne.

Pour Barclays, les résultats d'AMS sont éclipsés par la perte de contrats chez son gros client américain Apple et le rachat d'une participation minoritaire d'Osram.

A la Bourse, l'action au porteur AMS a fini en hausse de plus de 1,1% à près de 16,18 francs suisses, ce qui lui vaut de figurer en tête de son indice de référence (SLI), en baisse de 1,41%.

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