PARIS (Reuters) - Crédit agricole SA a publié vendredi des résultats trimestriels en nette hausse, portés entre autres par le dynamisme des activités de marchés et le reflux du coût du risque.

Le véhicule coté du groupe Crédit agricole a réalisé sur les trois premiers mois de l'année un bénéfice net part du groupe de 1,045 milliard d'euros, en augmentation de 63,9% par rapport au premier trimestre 2020. Son produit net bancaire (PNB) a progressé de 5,6% sur un an à 5,493 milliards d'euros.

Le coût du risque a parallèlement reculé de 38,2% par rapport au premier trimestre 2020, à 384 millions d'euros. CASA ne donne pas d'indication chiffrée sur son évolution à venir mais son directeur général, Philippe Brassac, a assuré lors d'une conférence de presse en ligne qu'il n'était pas "un élément de stress pour la trajectoire du groupe".

Sur l'ensemble de 2020, le coût du risque du groupe avait atteint 2,6 milliards d'euros, plus du double de celui de 2019, en raison des provisions passées pour couvrir les éventuelles défaillances liées à la crise du coronavirus.

Jérôme Grivet, directeur général délégué en charge des finances, a souligné que les résultats sous-jacents publiés vendredi marquaient "aussi bien pour Crédit agricole SA que pour le groupe Crédit agricole le meilleur premier trimestre qu'on enregistre depuis 2012".

Pour les activités de banque de financement et d'investissement (BFI), les trois premiers mois de l'exercice se soldent par une croissance de 13,6% du PNB sous-jacent à 1,366 milliard d'euros. La hausse des revenus a atteint 17,4% pour la division de banque de marché et d'investissement, à 708 millions.

CROISSANCE DE 13,5% DES REVENUS DES ACTIVITÉS FICC

Les activités de taux fixes, changes et matières premières (FICC) affichent quant à elles une croissance de 13,5% sur un an et leur meilleur premier trimestre depuis 2016.

Dans la gestion d'actifs, la filiale spécialisée du groupe, Amundi, avait déjà fait état fin avril d'un bond de 50,1% de son résultat net au premier trimestre. Ses encours sous gestion ont progressé de 14,9% en un an à 1.755 milliards d'euros.

Les activités de banque de détail affichent elles aussi une croissance soutenue avec une croissance de 9,9% des revenus des caisses régionales contre +1,9% pour LCL. Les performances sont plus contrastées à l'international avec une augmentation de 9,8% des revenus de la filiale italienne mais un recul de 11,5% pour les autres marchés (Egypte, Pologne et Ukraine).

Les trimestriels montrent aussi un recul du ratio de solvabilité CET1 à 12,7% fin mars contre 13,1% fin décembre, ce que CASA explique par l'impact des provisions de dividendes et celui du débouclage progressif du mécanisme "Switch" de garanties le liant aux caisses régionales du Crédit agricole.

Pour la deuxième banque cotée française, les dernières semaines ont été marquées par les progrès de deux importantes opérations de croissance externe: l'ouverture de négociations exclusives en vue du rachat du Lyxor à Société générale pour 825 millions d'euros et, fin avril, le succès de l'offre d'achat sur l'italienne Creval, qui lui permettra de devenir la sixième banque de la péninsule.

"Au final, on peut s'attendre à une révision à la hausse des estimations de bénéfices favorisée par la solidité du PNB et la diminution des provisions, et le potentiel de distribution de capitaux devrait aussi soutenir l'action", commentent les analystes de J.P. Morgan.

En Bourse, l'action CASA, qui avait chuté de 20,2% en 2020 affichait en clôture jeudi une hausse de 26,8% depuis le début de l'année contre +24,5% pour l'indice Stoxx européen du secteur bancaire.

(Edité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand et Matthieu Protard