Tokyo (awp/afp) - La deuxième compagnie aérienne japonaise, Japan Airlines (JAL), a livré lundi des prévisions de résultats annuels encore plus sombres que précédemment, victime de la crise persistante du coronavirus et de son aggravation ces derniers mois dans l'archipel nippon.

Japan Airlines table désormais sur une perte nette de 300 milliards de yens (2,4 milliards d'euros) sur l'ensemble de son exercice 2020/2021 se terminant le 31 mars, contre une perte annuelle de 240-270 milliards de yens anticipée fin octobre dernier.

En 2019/2020, JAL avait dégagé un bénéfice net annuel d'environ 50 milliards de yens.

Sa perte d'exploitation annuelle devrait atteindre 420 milliards de yens, contre une perte comprise entre 330 et 380 milliards de yens prévue auparavant.

Et son chiffre d'affaires annuel devrait tomber à 460 milliards de yens (3,9 milliards de francs suisses), soit à peine un tiers du total de ses recettes générées en 2019/2020. JAL tablait précédemment sur des ventes annuelles entre 530 et 600 milliards de yens.

La compagnie souffre directement de la crise sanitaire, qui s'est de nouveau intensifiée dans le monde ces derniers mois, y compris au Japon, fermé à quasiment tous les visiteurs étrangers depuis le printemps dernier.

En outre, le gouvernement nippon a suspendu fin décembre un programme de subventions au tourisme intérieur, avant de décréter début janvier un nouvel état d'urgence dans 11 départements du pays, dont ceux de Tokyo et de sa grande banlieue.

Sans surprise, JAL ne va pas verser de dividende pour la fin de son exercice, face à "l'imprévisibilité" d'un début d'amélioration de la demande sur le marché aérien et la nécessité pour le groupe d'éviter que sa situation financière "n'empire encore davantage", a-t-il justifié dans un communiqué.

Sur son seul troisième trimestre (octobre-décembre), sa perte nette s'est élevée à 51,4 milliards de yens, pour une perte d'exploitation (Ebit) de 70,2 milliards de yens et des ventes en chute de 55,5% sur un an, à 161,7 milliards de yens.

JAL tente de limiter la casse en réduisant drastiquement ses coûts fixes et ses investissements.

Vendredi dernier, son grand concurrent japonais ANA Holdings a lui aussi annoncé des résultats profondément dans le rouge sur les neuf premiers mois de 2020/21, tout en laissant inchangées ses prévisions annuelles, consistant déjà en des pertes record pour le groupe.

afp/jh