PARIS (Reuters) - Wall Street devrait reculer à l'ouverture et les Bourses européennes sont en baisse lundi à mi-séance, de nouveaux signes de dégradation de la conjoncture économique en Chine renforçant les inquiétudes sur la croissance mondiale.

Les contrats à terme signalent un repli de 0,04% pour le Dow Jones, de 0,36% pour le Standard & Poor's-500 et de 0,51% pour le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40 perd 0,41% à 6.336,46 points vers 11h30 GMT. À Francfort, le Dax abandonne 0,69% et à Londres, le FTSE est pratiquement inchangé.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 baisse de 0,1%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,68% et le Stoxx 600 de 0,28%.

L'indice mondial MSCI, qui regroupe une cinquantaine de marchés, est quasiment stable après être tombé jeudi à son plus bas niveau en 18 mois dans un climat de défiance générale, les investisseurs redoutant que le durcissement monétaire des banques centrales pour contrer l'inflation nuise à l'économie mondiale.

Ces inquiétudes se sont accentuées après l'annonce ce lundi en Chine d'une chute plus lourde que prévu des ventes au détail et d'une baisse inattendue de la production industrielle en avril par rapport au même mois de l'an dernier en raison des mesures restrictives prises contre le COVID-19.

Les Bourses chinoises ont fini en baisse même si leur repli a été limité par l'annonce d'un plan visant à un déconfinement complet et à un retour à la vie normale à Shanghaï à compter du 1er juin.

La Commission européenne a encore abaissé ses estimations de croissance pour la zone euro, à 2,7% pour 2022 contre 4% auparavant, et elle a relevé sa prévision d'inflation en prenant en compte l'impact économique attendu de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

VALEURS EN EUROPE

En Bourse, l'indice Stoxx des ressources de base s'octroie la plus forte hausse sectorielle (+1,17%) grâce à la progression des cours des métaux industriels, favorisée par la perspective d'un assouplissement des restrictions sanitaires en Chine.

ArcelorMittal, Glencore et Antofagasta avancent de 1,59% à 3,29%.

Casino gagne 5,15% après avoir confirmé avoir lancé le processus de cession de sa filiale d'énergie renouvelable GreenYellow en vue d'une potentielle opération d'ici la fin de l'année.

Valneva chute de 19,82% après que Bruxelles a informé le laboratoire de son intention de résilier son contrat pour la fourniture de vaccins contre le COVID-19.

A Londres, Vodafone prend 1,63% après que la société de télécommunications des Emirats arabes unis e& a révélé avoir pris 9,8% du capital de l'opérateur britannique pour 4,4 milliards de dollars.

TAUX/CHANGES

Les rendements des emprunts d'Etat en zone euro sont en nette hausse après que François Villeroy de Galhau, membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne, a déclaré que la faiblesse actuelle de l'euro pourrait compliquer les efforts de la BCE pour atteindre son objectif de maîtrise de l'inflation.

Le rendement du Bund à dix ans gagne 3,5 points de base à 0,986% et son équivalent français prend quatre points à 1,505%.

L'euro, qui affiche des performances mensuelles négatives depuis le début de l'année et est tombé vendredi dernier à son plus bas niveau depuis 2017, à 1,0348 dollar, remonte à 1,0424, en hausse de 0,12%.

Aux Etats-Unis, le rendement des Treasuries à dix ans recule légèrement à 2,9112% tandis que le dollar abandonne 0,15% face à un panier de devises internationales.

PÉTROLE

Les cours du pétrole reculent, les mauvais indicateurs chinois alimentant les craintes de récession mondiale.

Le marché limite toutefois ses pertes grâce à la perspective d'un embargo européen sur les importations de brut russe.

Le Brent cède 1,16% à 110,26 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,06% à 109,32 dollars.

(Rédigé par Laetitia Volga, édité par Marc Angrand)