PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues en légère baisse vendredi à l'ouverture, au lendemain d'une séance euphorique sur les marchés à la suite des annonces de trois grandes banques centrales qui ont alimenté l'espoir d'une fin de cycle imminente dans la remontée des taux d'intérêt.

Ce scénario d'un possible ralentissement marqué de l'inflation et d'un atterrissage en douceur de l'économie reste à confirmer et de nouveaux indicateurs macroéconomiques, dont le rapport mensuel sur l'emploi américain prévu dans la journée, seront particulièrement surveillés.

Les contrats à terme sur indices suggèrent un recul de 0,21% pour le CAC 40 à Paris, de 0,39% pour le Dax à Francfort, de 0,09% pour le FTSE 100 à Londres et de 0,38% pour l'EuroStoxx 50.

Après la Réserve fédérale américaine (Fed) qui s'est montrée mercredi soir plus optimiste sur la décélération de la hausse des prix aux Etats-Unis, les marchés ont vu dans les annonces jeudi de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Banque d'Angleterre (BoE) qu'une ou deux hausses de taux significatives seulement seraient encore nécessaires pour juguler l'inflation.

"Il semble que les investisseurs font le pari que l'inflation va continuer de baisser de manière significative et durable, ce qui permettra aux banques centrales de ne pas poursuivre un cycle de resserrement aussi agressif que ce qu'elles aimeraient faire croire actuellement aux marchés", explique Craig Erlam, analyste chez OANDA.

En dehors de la publication du rapport sur l'emploi aux Etats-Unis sont attendus les indicateurs mensuels PMI de l'activité en Europe et aux Etats-Unis, et la statistique des prix à la production en zone euro.

Outre les annonces de politique monétaire, le récent rallye sur les marchés a été soutenu par les résultats et prévisions des géants de la technologie, dont Meta Platforms qui a fini jeudi sur un gain de 23,28%. Apple, Alphabet et Amazon, qui ont publié jeudi leurs comptes trimestriels après la clôture de Wall Street, ont en revanche déçu et reculaient de 4,1% à 4,4% dans les transactions hors séance.

En France, Sanofi a annoncé vendredi s'attendre à une croissance du bénéfice net par action (BNPA) de ses activités en 2023 dans le bas d'une fourchette à un chiffre.

Dans l'agenda du jour figurent également les publications d'Intesa Sanpaolo en Europe et celles de Cigna et Regeneron aux Etats-Unis.

A WALL STREET

La Bourse de New York a fini en ordre dispersé jeudi, malgré l'euphorie du Nasdaq portée par les bons résultats de Meta Platforms et la confirmation par la Fed d'un ralentissement de sa hausse des taux destinée à lutter contre l'inflation.

L'indice Dow Jones a cédé 0,11%, ou 39,02 points, à 34.053,94 points.

Le S&P-500, plus large, a pris 60,55 points, soit 1,47%, à 4.179,76 points.

Le Nasdaq Composite a bondi de son côté de 384,5 points (3,25%) à 12.200,82 points.

EN ASIE

A la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a fini vendredi sur un gain de 0,39% à 27.509,46 points, soutenu notamment par Sony (+6,18%) qui a relève ses perspectives et son objectif de ventes de consoles PlayStation 5. Le Topix, plus large, a avancé de 0,26% à 1.970,26 points.

En Chine, le SSE Composite de Shanghai a abandonné 0,68% et le CSI 300 a cédé 0,95%, malgré le redressement de l'activité dans le secteur des services dans le pays en janvier, une première en cinq mois, l'indice PMI calculé par Caixin/S&P Global étant ressorti à 52,9 après 48,0 en décembre.

TAUX

Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans est quasiment stable, à 3,38%, les investisseurs digérant les annonces de la Fed.

Son équivalent allemand de même échéance, qui a chuté jeudi de plus de 20 points de base après les décisions de la BCE, remonte très légèrement vendredi, à 2,08%.

CHANGES

Sur le marché des changes, le dollar repart un peu à la hausse après le repli de ces derniers jours, reprenant 0,08% face à un panier de devises internationales.

L'euro, qui a touché jeudi un sommet de dix mois à 1,1033 dollar, cède du terrain vendredi à 1,0902 dollar.

La livre sterling se négocie à 1,2217 dollar, au plus bas depuis deux semaines.

PÉTROLE

Les cours pétroliers sont globalement stables vendredi mais s'acheminent vers une deuxième semaine consécutive dans le rouge, le marché étant toujours dans l'attente de signes d'un redressement de la demande chinoise en matière de brut et de précisions sur les nouvelles sanctions envisagées par les Européens contre la Russie dans le cadre du sommet UE-Ukraine.

Le Brent perd 0,21% à 82 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,25% à 75,69 dollars.

(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Jean-Stéphane Brosse)

par Claude Chendjou