PARIS (Reuters) - La Bourse de New York recule mercredi en début de séance après l'annonce d'une forte accélération de l'inflation le mois dernier aux Etats-Unis qui renforce les craintes d'une normalisation prématurée de la politique de la Réserve fédérale (Fed).

Quelques minutes après l'ouverture, l'indice Dow Jones perd 111,37 points, soit 0,32%, à 34.157,79 points et le Standard & Poor's 500, plus large, recule de 0,61% à 4.126,67 points.

Le Nasdaq Composite, à forte composante technologique et très sensible aux anticipations de remontée des taux, cédait 1,31% à 13.214,59 points à l'ouverture.

L'indice des prix à la consommation (CPI) a progressé de 4,2% sur un an en avril, ce qui marque sa plus forte hausse depuis 2008, après 2,6% le mois précédent, montrent les statistiques publiées mercredi par le département du Travail.

Les signes d'une inflation galopante ont pesé sur les actions mondiales ces derniers jours, avec la hausse des cours des matières premières, les perturbations dans les chaînes d'approvisionnement et la pénurie de main-d'oeuvre sur le marché américain.

"De toute évidence, les données sont pires que ce que le monde attendait et le marché réagit en conséquence", a commenté Peter Tuz, président de Chase Investment Counsel.

"La question est de savoir si cette poussée de l'inflation est passagère ou non. Je pense que cela durera tant que les coûts du travail et des ressources de base ne s'apaiseront pas quelque peu", a-t-il ajouté.

"Cela amène évidemment à penser que la Fed va peut-être devoir changer sa politique accommodante plus tôt que prévu."

Les responsables de la banque centrale ne cessent pourtant de répéter que l'économie avait encore besoin du soutien de l'institution.

Il faudra encore un certain temps avant que l'économie américaine soit suffisamment rétablie pour permettre à la Fed de réduire ses achats d'actifs, a ainsi déclaré mercredi le vice-président de la Fed, Richard Clarida.

L'inflation devrait encore augmenter quelque peu avant de s'apaiser plus tard dans l'année, selon lui.

Le rendement des Treasuries à 10 ans a accéléré sa progression après la statistique pour atteindre 1,658%, un plus haut de deux semaines et le dollar gagne 0,3% face à un panier de devises de référence.

La remontée des taux sur le marché obligataire se traduit en Bourse par le repli des valeurs technologiques: Apple perd 1,49%, Intel 1,25% et Microsoft 1,37%.

A l'inverse, les grandes banques en profitent: J.P. Morgan, Bank of America, Citigroup, Goldman Sachs, Morgan Stanley et Wells Fargo gagnent de 1,12% à 2,46%.

(Laetitia Volga, édité par Patrick Vignal)