NEW YORK (Reuters) - Wall Street a fini dans le rouge vendredi en raison des annonces jugées décevantes des géants de la technologie auxquelles s'ajoutent un nombre record de nouvelles contaminations par le coronavirus aux Etats-Unis, dans un contexte de nervosité avant l'élection présidentielle du 3 novembre.

L'indice Dow Jones a cédé -0,59% ou 157,51 points à 26 501,6.

Le S&P-500, plus large, a perdu 39,97 points, soit -1,21%, à 3 270,14.

Le Nasdaq Composite a abandonné 274 points (-2,45%) à 10 911,59 points.

Sur la semaine écoulée, le Dow Jones lâche 6,5%, le S&P 5,6% et le Nasdaq 5,5%. Sur le mois écoulé, le Dow perd 4,6%, le S&P 2,8% et le Nasdaq 2,3%.

Le S&P 500 a reculé d'environ 9,4% depuis un record historique atteint début septembre grâce à l'engouement des investisseurs pour les "techs", mais les résultats ou les prévisions annoncées ce trimestre par ces dernières ont déçu.

Apple a plongé de 5,6%, le marché sanctionnant des ventes d'iPhone inférieures aux attentes sur les trois derniers mois.

Amazon a perdu pour sa part 5,4% après avoir expliqué s'attendre à une augmentation des dépenses liées à la pandémie de coronavirus au cours des derniers mois de l'année, généralement fastes pour le commerce en ligne.

Facebook (-6,3%) a souffert pour sa part des déclarations de ses dirigeants sur les perspectives 2021, le premier réseau social du monde s'attendant à une année plus difficile que prévu initialement.

Plus durement sanctionné encore, Twitter a dégringolé de 21% après un nombre décevant de nouveaux utilisateurs.

Au-delà des résultats des sociétés cotées, les investisseurs sont préoccupés par la situation sanitaire aux Etats-Unis, après le nouveau record de cas d'infections par le coronavirus enregistrés en 24 heures, à 91.248 jeudi, une journée marquée en outre par plus de 1.000 morts. Vendredi, le nombre de nouveaux cas s'est encore élevé à 90.155 selon les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC). Au total, le Covid-19 a fait 228.100 morts aux Etats-Unis.

Les incertitudes politiques à quatre jours des élections pèsent également sur la tendance tout en alimentant la volatilité. L'indice Vix du CBOE, à 37,73, reste élevé même s'il a reflué après le pic de quatre mois et demi inscrit jeudi à 41,16. Il enregistre sa plus forte hausse hebdomadaire depuis juin dernier.

"On est à deux séances de l'élection et personne n'a envie d'être complètement pris de court", a déclaré Pete Santoro, gérant de portefeuille à Columbia Threadneedle.

A contre-courant de la tendance dominante, Alphabet, la maison mère de Google, a gagné 3,8% après une croissance supérieure aux attentes sur juillet-septembre.

Les croisiéristes ont aussi profité de la publication par les CDC d'un nouveau protocole sanitaire permettant une reprise graduelle des croisières, interdites depuis mars dernier.

Carnival Corp, Norwegian Cruise Line et Royal Caribbean Cruises ont pris entre 4,5% et 5,5%.

(Marc Angrand et Jean-Stéphane Brosse)

par Herbert Lash