Dübendorf (awp) - Urs Jordi, ex-patron de Hiestand et candidat des actionnaires activistes Veraison et Cobas, a été élu à la présidence du boulanger industriel Aryzta, qui a organisé mercredi une assemblée générale extraordinaire cruciale pour son avenir.

M. Jordi a été élu avec 65,79% des voix à la tête du conseil d'administration lors de cette réunion à Dübendorf, dans la banlieue zurichoise. Il prend la succession de Gary McGann, qui va quitter l'organe de surveillance.

L'élection d'Urs Jordi a été facilitée par le retrait surprise la veille du candidat du conseil d'administration sortant, l'ex-patron du chocolatier industriel Barry Callebaut Andreas Schmid. La fondation Ethos et le conseiller américain ISS avaient pourtant apporté leur soutien à ce candidat, reconnu pour son savoir-faire dans l'industrie alimentaire.

Le nouveau président a évoqué dans un communiqué un "important vote de confiance" dont Aryzta a "urgemment besoin pour se reconstruire". Le conseil d'administration doit maintenant "apporter les changements et les améliorations dans toutes les activités pour regagner la confiance de l'ensemble des actionnaires", a ajouté M. Jordi.

Armin Bieri et Heiner Kamps, aussi proposés par Veraison et Cobas, ont également accédé à l'organe de surveillance. Dan Flinter, Rolf Watter et Annette Flynn en revanche ont quitté leurs fonctions d'administrateurs. C'est également le cas du directeur général d'Aryzta, Kevin Toland, qui conserve toutefois son poste à la tête de l'entreprise.

Prises de bénéfices

Le nouveau conseil d'administration aura la lourde tâche de redresser l'entreprise en difficulté depuis plusieurs années et qui s'était retrouvée sous la pression des fonds activistes Veraison et Cobas, qui détiennent ensemble 20,01% du capital-actions.

Le groupe doit en effet remonter la pente rapidement. Au premier semestre de son exercice décalé 2019-2020, clos fin janvier, les ventes avaient reculé de 3,2% à 1,66 milliard d'euros.

Le résultat opérationnel ajusté (Ebitda) s'était inscrit en hausse de 12% à 169,8 millions d'euros. Sur une base comparable, il avait par contre baissé de 6,3%, pénalisé par la faible performance des activités en Amérique du Nord.

Reste à voir si le groupe est toujours dans le collimateur de potentiels acquéreurs. Aryzta avait confirmé jeudi se trouver "à un stade avancé" de négociations avec le fonds d'investissement new-yorkais Elliott Advisers "en vue d'une potentielle offre publique d'achat sur toutes les actions d'Aryzta en circulation".

D'autres sociétés de capital-investissement comme Apollo Global et Cerberus Capital, ainsi que le groupe de boulangerie canadien George Weston étaient également pressentis pour reprendre Aryzta.

Le tout nouveau président s'est cependant déclaré opposé à tout rachat d'Aryzta. "Ce serait le plus mauvais moment", a-t-il dit lors de l'assemblée générale, insistant sur le fait qu'il était là "pour ramener l'entreprise sur la voie du succès".

A la Bourse suisse, les investisseurs ont empoché leurs bénéfices. Après avoir bondi de 15,6% mardi en clôture, la nominative a fini la séance en chute de 11,4% à 74 centimes. L'indice élargi SPI a au contraire gagné 0,41%.

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