Bruxelles (awp/afp) - Bruxelles négocie une commande de doses supplémentaires du vaccin Pfizer-BioNTech, en plus des 300 millions déjà agréées, a indiqué lundi un porte-parole de la Commission européenne, défendant aussi face aux critiques la stratégie d'un portefeuille "diversifié" de vaccins contre le Covid-19.

"Dans le cadre (du vaccin) BioNTech-Pfizer, la Commission est en train de voir avec la société s'il y a moyen d'ajouter des doses additionnelles en plus de celles sur lesquelles on avait déjà un accord", a déclaré le porte-parole, Stefan De Keersmaecker, lors du point de presse quotidien, sans toutefois donner de chiffres.

Après avoir initialement commandé en novembre 200 millions de doses du vaccin développé par l'américain Pfizer et l'allemand BioNTech, l'UE a exercé une option d'achat de 100 millions supplémentaires pour 2021. Ce vaccin est le seul approuvé pour l'instant par l'Agence européenne du médicament (EMA).

Interrogé sur les critiques selon lesquelles l'UE n'aurait pas commandé suffisamment de doses de ce vaccin, le porte-parole a défendu le choix de Bruxelles de ne pas mettre "tous ses oeufs dans le même panier", en concluant des contrats avec six fabricants pharmaceutiques recourant à "des technologies différentes".

"L'Union européenne a réussi à développer un portefeuille très diversifié de près de deux milliards de doses", a-t-il souligné. "Au moment où nous étions en train de négocier ces contrats (...) il n'y avait aucune certitude que l'Agence européenne du médicament jugerait l'un de ces vaccins sûr et efficace", a-t-il fait valoir.

La Commission, agissant au nom des États membres, a aussi conclu des contrats avec AstraZeneca, Johnson & Johnson, Sanofi-GSK, Moderna et CureVac, et envisage d'en signer un avec Novavax. L'EMA pourrait se prononcer dès ce lundi sur le vaccin Moderna, dont l'UE a commandé un total de 160 millions de doses.

La campagne de vaccination a commencé le week-end des 26-27 décembre dans la plupart des pays de l'UE, après le feu vert de l'EMA au vaccin Pfizer-BioNTech, mais la lenteur du processus suscite des critiques.

L'UE a reconnu une insuffisance des capacités de production, tout en soulignant que c'était un problème mondial. "La Commission est en contact avec les différents fabricants, avec les Etats membres, pour voir comment les choses peuvent être améliorées", a-t-il ajouté.

Stefan De Keersmaecker a aussi rappelé que la Commission avait dès le mois d'octobre émis des recommandations pour aider les Vingt-Sept à préparer la vaccination, visant à identifier les populations prioritaires ou encore à garantir que les équipements nécessaires soient prêts. Il a toutefois souligné qu'il s'agissait d'une "entreprise énorme et complexe".

Le principal porte-parole de la Commission, Eric Mamer, a quant à lui rappelé que la campagne de vaccination "ne faisait que commencer".

afp/rp