PARIS (Reuters) - Hormis le Footsie, les Bourses européennes ont reculé vendredi pour la dernière séance du mois d'avril après avoir frôlé des plus hauts dans la semaine grâce à de solides bénéfices d'entreprises et à l'optimisme quant à la reprise économique.

À Paris, le CAC 40 a perdu 0,53% à 6.269,48 points. Le Footsie britannique a gagné 0,12%, soutenu par la progression d'AstraZeneca après ses résultats, et le Dax allemand a reculé de 0,12%.

L'indice EuroStoxx 50 a cédé 0,55%, le FTSEurofirst 300 a terminé en baisse de 0,35% et le Stoxx 600 de 0,31%.

En avril, ce dernier a pris 1,86% et le CAC 3,33%, signant tout deux leur troisième mois consécutif de progression.

Au moment de la clôture européenne, les indices de Wall Street perdaient de 0,4% à 0,8%.

Alors que la croissance américaine a nettement rebondi au premier trimestre (+6,4%) grâce à un soutien budgétaire massif, l'économie de la zone euro est restée en contraction sur la période (-0,6% contre -0,8% attendu par le consensus) mais les économistes anticipent néanmoins un rebond avec le redémarrage progressif de l'activité.

L'inflation dans la zone euro s'est elle accélérée en avril, à 1,6% sur un an, conformément aux attentes après une hausse de 1,3% en mars, avec la nette augmentation des prix de l'énergie.

"La Banque centrale européenne sera mise à rude épreuve en termes de communication lors des prochaines réunions. Avec une inflation proche de 2%, une fois que la croissance du PIB aura rebondi avec la reprise, il deviendra essentiel pour elle de faire passer le message que les pressions inflationnistes semblent être transitoires pour le moment", a déclaré Bert Colijn, économiste chez ING.

VALEURS

L'actualité des résultats a une nouvelle fois animé la séance avec notamment BNP Paribas qui a cédé 0,82% après avoir publié des résultats pourtant supérieurs aux attentes, certains investisseurs s'inquiétant de l'augmentation des coûts.

Saint-Gobain a gagné 1,25% après avoir annoncé un chiffre d'affaires trimestriel en hausse à 10,38 milliards d'euros et confirmé ses objectifs financiers pour l'ensemble de l'année.

La plus forte hausse du CAC a signée par l'équipementier aéronautique Safran (+3,02%) qui maintient ses objectifs annuels en dépit d'une chute de son chiffre d'affaires trimestriel.

Vallourec a pris 2,97% après avoir relevé ses objectifs financiers pour 2021 en raison de perspectives "significativement meilleures" sur certains de ses marchés.

A Londres, Barclays a chuté de 7,01% en raison du recul de l'activité de taux fixes, devises et matières premières (FICC) tandis qu'AstraZeneca a gagné 4,29% après l'annonce de résultats meilleurs que prévu.

LES INDICATEURS DU JOUR

Aux Etats-Unis, l'indice des prix "core PCE", la mesure de l'inflation privilégiée par la Fed, a augmenté de 1,8% sur un an en mars, selon les données du département du Commerce qui ont fait ressortir un net rebond des dépenses et des revenus des ménages grâce aux aides financières du gouvernement.

Le moral des ménages s'est amélioré plus que prévu en avril, montrent vendredi les résultats définitifs de l'enquête mensuelle de l'Université du Michigan.

CHANGES

Le dollar grimpe, soutenu par les dernières statistiques américaines et par des déclarations du président de la Fed de Dallas qui, optimiste sur la reprise des Etats-Unis, souhaiterait que la banque centrale commence à discuter d'une diminution des achats d'actifs.

Le billet vert progresse de 0,66% face à un panier de devises de référence et de son côté, l'euro baisse de 0,73% à 1,2029 dollar.

TAUX

Les rendements des emprunts d'Etat de référence s'apaisent après avoir grimpé jeudi, portés par l'annonce jeudi d'une croissance spectaculaire de l'économie américaine au premier trimestre et de l'accélération de l'inflation en Allemagne.

Le rendement des Treasuries à dix ans s'équilibre autour de 1,63% après avoir atteint jeudi un pic de plus de deux semaines à 1,69%.

En Europe, le rendement du Bund allemand de même échéance a fini à -0,198%, après un plus haut de plus d'un an à -0,177% jeudi.

PÉTROLE

Les cours du pétrole cèdent plus de 2% après avoir atteint des plus hauts de six semaines, l'évolution de la pandémie en Inde et au Brésil contrebalançant les perspectives optimistes pour la demande cet été.

Le baril de Brent recule à 67,28 dollars et le brut léger américain à 63,4 dollars.

(Laetitia Volga, édité par Jean-Stéphane Brosse)

par Laetitia Volga