LONDRES/MADRID (Reuters) - Le groupe espagnol Cellnex a annoncé mercredi le retrait de son offre d'achat d'une part du capital de la filiale de tours relais de Deutsche Telekom, laissant le champ libre au consortium emmené par KKR pour cette opération d'un montant total estimé à 18 milliards d'euros.

Le processus de cession lancé en mars avait conduit Cellnex, premier exploitant européen d'antennes relais de téléphonie mobile, à proposer le mois dernier à Deutsche Telekom de prendre une participation minoritaire à son capital.

Le projet de l'espagnol était soutenu par le canadien Brookfield Asset Management.

L'offre rivale de KKR, allié aux sociétés d'investissement américaines Global Infrastructure Partners (GIP) et Stonepeak, devrait permettre à Deutsche Telekom de conserver le contrôle de sa filiale, Deutsche Funkturm GmbH (DFMG), tout en assurant à KKR un droit de regard sur la gouvernance.

L'opération pourrait être la plus importante de l'année en Allemagne et la deuxième en Europe derrière le projet de rachat du spécialiste italien des infrastructures Atlantia par la famille Benetton et le fonds américain Blackstone.

Deutsche Telekom souhaitant garder un contrôle au moins partiel des activités de DFMG, un rapprochement de sa filiale avec un acteur purement industriel n'est pas l'option privilégiée, a-t-on appris de sources proches du dossier.

L'action Deutsche Telekom perdait 1,48% en milieu de matinée alors que l'indice Dax de la Bourse de Francfort cédait 0,69%. À Madrid au même moment, Cellnex gagnait 1,77%.

Deutsche Telekom, KKR et Goldman Sachs ont refusé de commenter ces informations.

(Reportage Emma Pinedo et Emma-Victoria Farr, avec Joan Faus et Sabine Wollrab;, version française Marc Angrand, édité par Kate Entringer)

par Emma-Victoria Farr et Emma Pinedo