Paris (awp/afp) - Le géant informatique français Atos, qui traverse une mauvaise passe financière, a annoncé mercredi avoir enregistré plus de deux milliards d'euros de dépréciations pour son exercice 2021, afin de tenir compte notamment de la moindre valeur de certains de ses actifs.

Le groupe a également mis à jour certaines de ses données financières pour l'année dernière, revoyant le repli de son chiffre d'affaires (à taux de change constants) à -2,6%, alors qu'il l'avait évalué à -2,4% début janvier. Celui-ci est toujours "de l'ordre de 10,8 milliards d'euros", a souligné Atos dans un communiqué.

L'entreprise indique que le recentrage de ses activités vers notamment le cloud (informatique dématérialisée) l'a conduit à une dépréciation de "goodwill" (écart entre la valeur comptable des acquisitions et le prix réellement payé par le groupe, NDLR) d'un montant de 1,9 milliard d'euros.

Elle va aussi enregistrer une "dépréciation d'actifs sur contrats, des provisions pour créances douteuses et des provisions pour pertes futures, pour un montant maximum d'environ 0,5 milliard d'euros" concernant son second semestre 2021.

Atos prévoit de publier ses comptes annuels complets pour 2021, ainsi que ses objectifs pour 2022, le 28 février.

Atos, dirigé pendant plus de dix ans par Thierry Breton avant que celui-ci ne devienne commissaire européen en octobre 2019, est dans une mauvaise passe financière depuis plusieurs mois.

En juillet dernier, le groupe avait déjà dû reconnaître qu'il ne parviendrait pas à renouer avec une croissance de ses ventes en 2021, se bornant à prévoir une stabilité de son chiffre d'affaires à taux de change constants, finalement en repli.

En septembre, il a été sorti de l'indice vedette de la Bourse de Paris, le CAC 40, pour être remplacé par le géant français des laboratoires d'analyses, Eurofins Scientific, porté par la crise sanitaire.

Cette mauvaise passe a entraîné la chute de la valeur du groupe en Bourse. Début février, l'action du groupe avait toutefois connu une forte progression après des rumeurs de marché faisant état d'un projet de rachat de ses activités de cybersécurité par Thales.

Ce dernier s'était alors dit "potentiellement intéressé par tout actif de cybersécurité qui serait disponible à la vente", mais affirmé qu'"aucune discussion n'(était) en cours avec Atos à cet égard",

afp/rp