Aubay fait partie de ces ESN de grande qualité chez qui tous les feux sont au vert. Après une année 2020 finalement résiliente, 2021 s’annonce record, et 2022 encore meilleure. Les valorisations suivent, avec des multiples de résultat net supérieurs à 20x les attentes 2021. 

Philippe Rabasse, pouvez-vous nous rappeler ce qui fait l’originalité d’Aubay ? 

"Nos clients sont de très grands comptes, pour plus de la moitié des banques et assurances que nous accompagnons en France et à l’international où nous réalisons la moitié de notre CA. Nous les conseillons, construisons de nouvelles applications et industrialisons leur patrimoine applicatif. Quand ils nous confient ensuite leur tierce maintenance applicative, cela participe à la récurrence de notre activité, qui se situe autour de 50%. Au-delà du positionnement, le succès d’Aubay depuis la création de la société en 1998 repose sur notre sens de la proximité et de la qualité du service rendu, ainsi que la culture de croissance rentable, équilibrant organique et externe, avec 30 acquisitions réalisées depuis la création."

Au vu du premier semestre que vous avez publié, 2021 s’annonce record 

"Sur le semestre, nous avons réalisé une croissance organique de +8,5% par rapport à 2020, nettement supérieure à celle du marché de référence et une marge opérationnelle d'activité de 9,6% qui est à son niveau record sur le S1. Le recrutement, l’activité, la marge brute, le turnover, la productivité…tous les indicateurs sont au vert. Notre marché ne s’est jamais aussi bien porté et notre exposition sectorielle est idéale. Seul le secteur public est peu dynamique. Nous parvenons à recruter et à garder nos talents, avec même un turnover en repli, ce qui doit nous permettre de dépasser les 7000 personnes d’ici la fin septembre et de répondre à une demande très puissante pour les semestres à venir. Nous sommes très confiants dans l’atteinte de nos objectifs 2021, à savoir un CA compris entre 456 M€ et 465 M€ et une marge opérationnelle d'activité comprise entre 9,5% et 10,5%. Concernant 2022, nous embarquons déjà 7% de croissance en 2022. Quant à la marge, à moins de réaliser davantage de conseil ou de conquérir de nouvelles géographies, il sera difficile de dépasser durablement les 10,5%. Nos clients sont regardants … Cela étant, notre marge nette va bénéficier d’un taux d’imposition global, IS et CVAE confondus, qui passera de 32% à 27%."

Ressentez-vous des tensions particulières sur les salaires et les prix ? 

"Nous avons surtout des difficultés à recruter en France comme avant la crise, et au Portugal qui est un marché particulièrement dynamique. Mais l’inflation salariale restera contenue à 2% cette année, même si c’est un peu plus à l’embauche, et nous parvenons à la répercuter sur nos prix de vente : le TJM est également en hausse de 2%. Nous arrivons donc à maintenir notre niveau de marge brute."

Vous vous permettez même le versement d’un acompte sur dividende de 0,34€ …faute de projet d’acquisition ? 

"Les résultats et la visibilité nous le permettent. Le dividende est constitutif du retour à l’actionnaire depuis l’origine chez Aubay. Nous n’avons jamais baissé le dividende, qui représente 25 à 30% du résultat net. Notre société est attachée à sa dimension patrimoniale, avec 46% du capital aux main des managers. Cela ne nous limitera pas dans les acquisitions. Nous avons largement les moyens d’en réaliser, mais les cibles manquent et sont très disputées. Nous n’avons pas pour habitude de surpayer." 

Source : Aubay 

La société vient de structurer sa stratégie RSE. De quelle action significative dont vous êtes fiers ?

 "Cela fait de nombreuses années que la RSE occupe un rôle important chez Aubay. En structurant davantage notre démarche, nous répondons à la demande de formalisation de la part des investisseurs. Nous en rendrons compte de façon plus systématique et une grosse partie de notre rémunération variable sera prochainement assise sur ces critères. Il y a une initiative qui me tient particulièrement à cœur : nous sommes un partenaire historique de l’association Mécénat Chirurgie Cardiaque qui permet à des enfants venant d’Afrique d’être opérés du cœur. 27 enfants ont ainsi été sauvés." 

Source : Aubay 

Vous aurez 60 ans l’année prochaine. Vous avez un peu plus de 14% du capital. Comment envisagez-vous l’avenir d’Aubay ?

 "Nous sommes très pragmatiques chez Aubay. Tout est ouvert : rester indépendant, nous rapprocher d’un confrère ou d’un fonds… mais pour l’instant nous avons choisi la voie de l’indépendance. Ce qui est sûr c’est que la Bourse nous a beaucoup apporté et que j’y suis attaché car elle sert d’aiguillon et permet de se confronter avec d’autres ESN, avec les investisseurs, etc. Mais le plus important aujourd’hui est que la transmission managériale soit assurée. Et je me sens très bien entouré par la nouvelle génération de managers chez Aubay, ce sont eux qui sont les garants d’un futur radieux."