Le Trésor italien a déclaré qu'il soutiendrait une nouvelle émission d'actions de Monte dei Paschi (MPS), dont il détient 64%, mais il souhaite que d'autres investisseurs se joignent à lui pour éviter d'enfreindre les règles de l'Union européenne en matière d'aides d'Etat.

Pour rendre la proposition attrayante après qu'UniCredit se soit retiré d'une acquisition potentielle, Rome veut d'abord débarrasser MPS de tous ses prêts à problèmes et de tout risque juridique non ordinaire, selon des sources.

MPS a déclaré jeudi qu'elle ne s'attendait plus à faire face à une insuffisance de capital l'année prochaine, la repoussant à 2023, mais qu'elle avait toujours besoin de plus de capital pour fonctionner correctement.

"Déjà en 2021, nous avons vu l'impact de ne pas avoir mis en œuvre une augmentation de capital (...). (nous sommes confrontés) à des contraintes de capital", a déclaré le directeur général Guido Bastianini aux analystes.

"Du point de vue de la banque, si elle doit le faire, mieux vaut le faire le plus tôt possible", a-t-il ajouté.

En attendant la vente à UniCredit, MPS a mis en attente un nouveau plan d'affaires que Bastianini avait préparé après que MPS ait pris du retard sur les engagements de restructuration pris avec la Commission européenne.

Le Trésor discute maintenant avec l'UE d'une mise à jour de ce plan, qui envisageait une augmentation de capital de 2,0-2,5, afin d'obtenir l'approbation pour l'appel de fonds, qui, selon les sources, sera probablement plus important.

MPS a retardé le départ du personnel et Bastianini a déclaré que le fait de ne pas avoir renégocié le contrat du personnel avec les syndicats avait coûté "beaucoup d'argent" à la banque.

Les banques italiennes ne licencient du personnel que par le biais de plans de retraite anticipée coûteux et MPS a besoin de plus de capital pour pouvoir le faire.

MPS a déclaré qu'elle s'attendait maintenant à une insuffisance projetée de son capital Tier1 après le 1er janvier 2023 et non plus à la mi-2022.

La banque a réalisé un bénéfice de 186,0 millions d'euros sur la période juillet-septembre, contre une perte de 450,6 millions d'euros un an plus tôt, grâce à une dépréciation de 131,5 millions d'euros sur deux prêts qui sont redevenus performants.

Les fonds empruntés à des taux négatifs auprès de la Banque centrale européenne ont fait progresser les revenus de l'activité de prêt de 2,5 % par rapport au trimestre précédent, tandis que les commissions nettes ont chuté de 6,3 % en raison du ralentissement de l'activité de la banque commerciale et de la gestion d'actifs pendant les mois d'été.