Au premier trimestre, le PIB de la Suisse a chuté de 2.6% consécutivement aux chocs d'offre et de demande auxquels les économies mondiales ont fait face en mars. Toutefois, la contraction du PIB est plus forte dans les pays où les mesures de confinement ont été longues et radicales à l'image de la France, l'Espagne et l'Italie. Cette contraction est également liée à l'exposition des économies aux secteurs les plus touchés, notamment l'événementiel, le tourisme avec la restauration - l'hôtellerie ou encore les transports et la construction.

 

 

Dépression du consommateur Suisse

Face à ce choc global, les Gouvernements et les Banques Centrales ont agi rapidement et massivement afin d'éviter une perte durable de la confiance des acteurs économiques en particulier des consommateurs. A cet égard, le consommateur suisse fait grise mine : il est en moyenne plus déprimé que ses homologues de la zone euro. Cependant, ce sentiment pessimiste est surtout lié aux emplois des secteurs les plus touchés qui représentent environ 10%.

 

 

Une répartition sectorielle défensive

Le bilan de l'économie Suisse serait donc à nuancer. Le scénario de reprise pourrait s'inscrire dans un cadre favorable en raison d'une structure sectorielle défensive. Les prévisions économiques de la BCGE nous montrent en effet que le PIB helvétique devrait très vite retrouver son niveau d'avant crise a contrario du PIB de la Zone Euro. 

L'économie Suisse est globalement exposée aux secteurs pharmaceutique et alimentaire qui de facto sont plus défensifs et ont été moins impactés lors de cette crise sanitaire. La Confédération est en outre moins orientée sur le tourisme que ses voisins latins comme la France pour qui, ce secteur génère près de 7,4% de la richesse nationale.

 

 

Maîtrise de l'appréciation du Franc Suisse

Par ailleurs, le Franc Suisse n'a pas particulièrement été sous pression lors de cette crise sanitaire devenue crise économique. L'intervention de la Banque Nationale Suisse (BNS) d'une envergure de 53 MrdsCHF, a en effet permis de stabiliser le Franc Suisse, valeur refuge par excellence, et d'éviter de menacer les exportations de la Suisse vers l'Europe, dans l'hypothèse d'un choc trop important.

Selon Valérie Lemaigre, "la tendance ne devrait pas s'inverser, puisque la tendance du Franc Suisse est avant tout lié à ses fondamentaux" et croît en moyenne de 2,9% par an.

Dans le même temps, nous avons assisté à une dépréciation du Dollar qui pourrait se poursuivre à court terme, la BCGE prévoyant un cours de 1.17 de l'EUR/USD au cours des 12 prochains mois.

Enfin, la banque genevoise ne redoute pas une forte inflation en complément de la sortie de crise.

Le mot de la fin de Valérie Lemaigre ? "L’économie suisse pourrait ainsi surprendre par une résistance qui s’est déjà manifestée après les crises de 2008 et 2011".