Genève (awp) - La banque privée Piguet Galland a repris du poil de la bête l'année dernière, renouant avec une collecte positive et améliorant nettement sa performance opérationnelle. Le bénéfice net de l'établissement yverdonnois, propriété de la Banque cantonale vaudoise, a été presque triplé (+182%) à 7,7 millions de francs suisses.

Principale source de revenus, les commissions se sont inscrites à 39,9 millions de francs suisses, soit une progression de 15%, indique vendredi Piguet Galland, qui concentre ses efforts de croissance exclusivement sur le marché domestique helvétique. Les opérations d'intérêts ont généré des recettes en hausse de 7% à 7,5 millions, tandis que l'activité de négoce a subi un repli de 4% à 9,3 millions.

Les recettes totales ont gonflé de 10% à 57 millions de francs suisses, une croissance générée dans un contexte de maîtrise des charges. Les dépenses ont ainsi progressé de 1% à 44,5 millions. Le bénéfice opérationnel a bondi de 181% à 9,5 millions de francs suisses.

Dans son communiqué, l'établissement issu de la fusion en 2012 des banques Piguet et Franck Galland affirme avoir relevé son dividende de 10% et versé un peu plus de 3 millions à ses actionnaires. La BCV détient la quasi-intégralité du capital-actions (99,7%).

Le directeur général Olivier Calloud affirme que la stratégie à long terme adoptée en 2012 commence à porter ses fruits. "Une dynamique positive s'est enclenchée à partir du second semestre 2020 et s'est poursuivie en 2021 et 2022", a-t-il expliqué à AWP. "C'est le résultat du maintien de cap stratégique que l'on s'est donné."

Piguet Galland a enregistré des entrées nettes d'argent de 586,5 millions de francs suisses, à comparer aux reflux de 29,2 millions de 2020. A fin décembre, la masse sous gestion s'élevait à 6,95 milliards, en hausse de 16% sur douze mois.

Nouvelle présence à La Chaux-de-Fonds

La clientèle résidente représente 80% de ces volumes, les autres 20% représentant la clientèle de pays européens proches, comme la France. "Chaque année, nous allons gagner des petits points de pourcentage et augmenter la part de la clientèle résidente dans notre masse totale", note M. Calloud, pour qui sa banque présente un profil "atypique" par rapport aux concurrentes, actives dans la gestion de fortune transfrontalière.

"C'est une contrainte, puisque le marché suisse présente en théorie une croissance faible et il est très 'bancarisé'. Tous nos prospects sont déjà clients dans une autre banque et il s'agit de gagner des parts de marché", souligne le patron de Piguet Galland. Le conseil patrimonial - notamment le volet de prévoyance - constitue un axe stratégique important dans cette optique.

En 2021, la banque s'est implantée à La Chaux-de-Fonds, un nouveau bureau en "complément" de celui ouvert à Neuchâtel depuis 20 ans, précise le communiqué. La création de cette succursale est le résultat de l'embauche d'une équipe qui cherchait "un nouveau défi".

En revanche, l'acquisition de banques n'est pas prioritaire, car il existe peu d'établissements similaires à Piguet Galland en Suisse, selon M. Calloud.

Pour l'exercice en cours, la banque table sur la poursuite d'une croissance supérieure à 10% des résultats, "pour autant que la conjoncture se maintienne".

Au premier trimestre, la banque a enregistré des entrées nettes d'argent mais souffert d'un contexte défavorable sur les marchés financiers. En extrapolant sur l'année, Piguet Galland serait en mesure de réaliser à nouveau une collecte de plus d'un demi-milliard de francs suisses, selon le directeur général.

fr/rq