Hasliberg Reuti (awp/sda) - Afin de relier les remontées des stations de ski obwaldiennes d'Engelberg et Melchsee-Frutt et de leur homologue Hasliberg dans l'Oberland bernois, des investissements devisés entre 50 et 80 millions de francs suisses seraient nécessaires. Pour les exploitants, la rentabilité d'une telle expansion est qualifiée de "plutôt restreinte" selon une étude de faisabilité présentée lundi à Hasliberg Reuti.

Cette dernière montre que la liaison des domaines skiables de Melchsee-Frutt et d'Hasliberg serait plus facile qu'avec Engelberg. Le principal effet de l'extension serait d'augmenter la durée du séjour des touristes en hiver. Une fois reliées, les trois stations pourraient proposer quelque 200 kilomètres de pistes.

Toutefois, la rentabilité de l'expansion pour les exploitants des remontées mécaniques est jugée plutôt restreinte par les auteurs de l'étude. Une liaison entre les trois stations ne serait rentable que si des nuitées supplémentaires pouvaient être générées dans l'ensemble des trois régions.

Il sied désormais aux transporteurs de décider de la marche à suivre. Les effets du projet sur l'environnement et le paysage, ainsi que les aspects liés au changement climatique devront également être pris en considération. Le nombre de touristes estivants est en augmentation dans les trois régions, alors que les sports d'hiver attirent de moins en moins de clients.

Pas de nouvelles pistes

Le projet consiste à relier physiquement trois domaines skiables et pas créer de nouveaux kilomètres de pistes, a déclaré face aux médias le responsable de l'étude, Niklaus Bleiker. L'ex-ministre obwaldien a souligné que les nouvelles remontées seraient construites en dehors des zones protégées.

Le regroupement ferait sens dans la mesure où les trois stations se différencient: Engelberg est plus orienté vers la haute montagne et Melchsee-Frutt vers le ski en famille, alors que Hasliberg est très ensoleillé.

L'étude conclut que le projet pourrait être une opportunité pour le développement ultérieur des trois domaines, alors que l'absence d'une liaison risque de se traduire entraîner une baisse des recettes pour les exploitants des remontées.

Tenant compte de ce risque, le projet est de nature à générer des recettes de trafic supplémentaires de 7,1 millions, alors que la valeur ajoutée totale pour la région est estimée entre 12 et 20 millions par an.

L'étude n'a pas pris en compte la crise sanitaire actuelle, l'horizon de réalisation étant de cinq à 20 ans. "D'ici là, la pandémie sera probablement terminée", a justifié M. Bleiker, soulignant également que l'incidence du changement climatique est plutôt faible, en raison de la garantie d'enneigement et des possibilités de fabrication de neige artificielle.

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