Avec plus de 60 filiales dans divers secteurs, Berkshire Hathaway doit consacrer une partie de ses bénéfices aux besoins commerciaux courants de ces dernières. Mais une fois que ceci est fait, comment Berkshire Hathaway utilise t-elle ses bénéfices ? Plusieurs choix sont possibles, et Warren Buffett les a classifiés en 2012 dans une lettre aux actionnaires, selon son ordre de préférence.

Option 1 - Réinvestir les bénéfices dans l’entreprise

Buffett préfère avant tout réinvestir les bénéfices de Berkshire dans celle-ci. Les bénéfices des filiales du groupe permettent ainsi d’améliorer leur efficacité, d'étendre leur champ d’action, de créer de nouveaux produits et services ou d'améliorer ceux qui existent déjà. Warren Buffett considère que réinvestir dans l'entreprise apporte plus de valeur à long terme aux actionnaires que de les payer directement (via des dividendes notamment). La réussite financière de l’entreprise récompense également les actionnaires puisque le cours de bourse s'apprécie. En réinvestissant les bénéfices dans l’entreprise, Warren Buffett profite d’une croissance interne non négligeable à long terme.

Les statistiques donnent raison aux choix de Buffett selon lesquels l'utilisation des bénéfices pour étayer la position financière de l'entreprise entraîne une plus grande richesse pour les actionnaires que le versement de dividendes. Comme le montre le graphique ci-contre, l’action BRK-A de Berkshire Hathaway a augmenté de +137 556% entre 1979 et 2021 contre +4 254% pour le S&P 500 sur la même période.

Source : TradingView

Option 2 - Utiliser les bénéfices pour faire des acquisitions

Buffett utilise également les capitaux générés par Berkshire afin d'acquérir des sociétés entières. Il peut s'agir d’acquisitions importantes comme le transporteur ferroviaire Burlington Northern and Santa Fe Railway pour 44 milliards de dollars, ou de plus petites acquisitions venant s'ajouter aux nombreuses filiales du groupe. Lorsqu’une opportunité d’acheter une entreprise pour un bon prix se présente, Berkshire Hathaway utilise ses bénéfices pour effectuer cet achat. 

Option 3 - Achats d’actions ordinaires

Quand Berkshire Hathaway ne peut pas acheter le business entier, l’entreprise américaine prend simplement une participation importante dans la capital de l’entreprise sous valorisée. Le portefeuille d'actions de Berkshire est valorisé à plus de 290 milliards de dollars. Actuellement, Berkshire Hathaway dispose de 142 milliards de dollars en cash et en T-Bonds US à échéance 3 mois ou moins. Un montant plus que confortable pour de futures acquisitions.

Option 4 - Rachats d’actions

Les entreprises peuvent choisir de restituer du capital aux actionnaires de deux manières principales : les dividendes et les rachats d'actions. Beaucoup d’entreprises utilisent une combinaison des deux, mais l'une des deux méthodes a souvent la priorité. Par exemple, si Bank of America verse un dividende décent, la société dépense beaucoup plus d'argent pour racheter des actions. Alors, Warren Buffett préférerait-il recevoir un dividende élevé de toutes ses actions, ou préférerait-il que la direction consacre une plus grande partie du capital de l'entreprise aux rachats d'actions ? La réponse courte est "ça dépend ». La pensée générale de Buffett est que si une société peut racheter ses propres actions à un prix inférieur à leur valeur intrinsèque, les rachats ont du sens. Comme le dit Buffett, « il est difficile de se tromper quand on achète des billets de banque pour 80 cents ou moins ». En d’autres termes, si vous pouviez acheter un billet de 100$ pour seulement 80$, n’auriez-vous pas intérêt à le faire aussi souvent que possible ?

Cependant, mettre en place une politique de Buy-Back simplement pour réduire le nombre d'actions et augmenter artificiellement le bénéfice net par action est une mauvaise idée. Un rachat d’actions ne doit avoir lieu uniquement en cas de forte sous-valorisation.

En résumé, si une société se négocie avec une décote importante par rapport à la valeur intrinsèque de l'entreprise, Buffett est tout à fait favorable à ce que la direction alloue de grandes quantités de capital aux rachats. En revanche, s'il n'est pas possible d'établir une valeur solide, Buffett considère les rachats comme un mauvais choix.

Option 5 - Ne rien faire

Si Buffett et son équipe n'aiment aucune de leurs options, ils peuvent choisir de laisser leur trésorerie s'accumuler pour financer de futures acquisitions et rachats d'actions. En fait, c'est exactement ce qui s'est passé ces dernières années - Berkshire avait 21 milliards de dollars de liquidités à la fin de 2018 et en possède actuellement près de 42 milliards.

Option 6 - Verser un dividende

Comme vous l’aurez compris, la principale raison pour laquelle Warren Buffett ne veut pas que Berkshire Hathaway verse un dividende est qu'il estime tout simplement que ce n'est pas la façon la plus intelligente d'utiliser les bénéfices de Berkshire.
De plus, d’autres raisons ont été données dans le passé concernant l'absence de dividende. Tout d'abord, chaque investisseur peut souhaiter des rendements différents, il n'y a donc pas de moyen facile de décider d'une politique de dividendes. De plus, les dividendes sont imposables pour les actionnaires là où une plus value latente ne l’est pas. Ce qui signifie pour un investisseur long terme que, tant qu’il n'a pas vendu ses actions, il n'est pas imposé.

Cependant, posséder de belles entreprises versant de solides dividendes peut également s'avérer être une bonne idée selon nos objectifs.