Paris (awp/afp) - Les marchés européens ont ouvert en franche hausse mercredi, stimulés par le rebond des places asiatiques. Hong Kong a grimpé de 9% après une promesse de soutien du gouvernement chinois, en attendant les conclusions de la banque centrale américaine.

En Europe, les principaux indices s'arrogeaient plus de 2% vers 09h50 à Paris (+2,32%) et Francfort (+2,28%) et Milan (+2,46%). Londres montait de 1,26%. A la Bourse suisse, le SMI bondissait vers 10h15 de 1,75%.

La tendance haussière provient de l'Asie, où les dirigeants financiers de la Chine se sont engagés mercredi à maintenir la stabilité des marchés de capitaux et à élaborer des politiques efficaces contre les risques immobiliers, selon les médias d'Etat. De quoi faire bondir la Bourse de Hong Kong (+9,08% à la clôture) et celle de Shanghai de 3,5%. Tokyo a gagné 1,64%.

Les poids lourds de la technologie se sont vu pousser des ailes (+20% pour Alibaba, Tencent et NetEase), faisant s'envoler l'indice technologique du Hang Seng de 20% à Hong Kong.

Ces derniers jours, le confinement de plusieurs villes et régions de Chine décidé face à une recrudescence de cas de contaminations de Covid-19, et le recul du secteur technologique ont mis à mal les marchés chinois inquiets. La Bourse de Hong Kong avait perdu autour de 5% lors de chacune des deux premières séances de la semaine.

La séance occidentale s'annonce toutefois volatile mercredi en raison de la poursuite de la guerre en Ukraine et le relèvement, attendu mercredi après la clôture européenne, des taux directeurs de la Réserve fédérale américaine pour combattre l'inflation.

"Ce qui comptera, c'est l'attitude belliciste, ou non, du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine concernant les futures hausses de taux", souligne Jeffrey Halley, analyste chez Oanda.

Les investisseurs anticipent un relèvement des taux directeurs de 25 points de base, le déclenchement d'une série de 5 ou 6 hausses attendues cette année qui devrait, selon eux, faire grimper les taux autour de 1,50%.

Ils espèrent que les conclusions de la banque centrale américaine "apporteront davantage de clarté sur les conséquences potentielles de la guerre en Ukraine sur la politique à venir de la Fed", écrit Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote.

Pour Jeffrey Halley, "la vague stagflationniste (forte inflation combinée à une croissance faible) émanant du conflit ukrainien continuera de déferler sur le monde bien après la fin du conflit, et compte tenu de son impact sur la croissance, il est difficile d'imaginer un environnement propice aux marchés actions".

Par ailleurs, la Russie fait face mercredi à une première échéance de paiement d'obligations qui la menace d'un défaut de paiement, ses avoirs à l'étranger étant gelés par des sanctions occidentales.

Inditex fait moins bien que prévu

Le géant espagnol du vêtement Inditex, propriétaire de la marque Zara, a engrangé un bénéfice en forte hausse l'an dernier, mais néanmoins inférieur aux attentes, en raison d'une baisse d'activité liée au variant Omicron lors du dernier trimestre. L'action progressait de 0,73% à 22,07 euros dans les premiers échanges à Madrid.

Ombre au tableau de bord de BMW

Le constructeur automobile allemand BMW a prévenu mercredi que la guerre en Ukraine allait peser sur la rentabilité et les ventes en 2022 en raison des interruptions de production provoquées par un manque d'approvisionnement depuis le pays, notamment en câbles. Le titre gagnait toutefois 2,21% à 84,33 euros à Francfort.

Du côté du pétrole, de l'euro et du bitcoin

Le repli du pétrole qui avait soutenu Wall Street la veille, faisait long feu. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai, qui a clôturé mardi en deçà de 100 dollars pour la première fois depuis le deuxième jour de l'invasion de l'Ukraine, il y a presque trois semaines, repartait à la hausse.

Le prix de référence pour cette variété de pétrole montait de 3,09% à 103 dollars, tandis que le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en avril prenait 2,33% à 98,71 dollars vers 09h40. L'euro gagnait 0,37% face au billet vert, s'échangeait à 1,0993 dollar.

Profitant du regain d'appétit pour le risque, le bitcoin montait de 1,75% à 40'128 dollars.

afp/vj