BRUXELLES, 17 juin (Reuters) - BNP Paribas a fait part au gouvernement néerlandais de son intérêt pour le rachat de la banque publique ABN Amro, une opération à laquelle Amsterdam ne donnera pas suite dans l'immédiat, a-t-on appris vendredi de source proche du dossier.

La publication d'une dépêche de l'agence Bloomberg a fait décoller le titre de la banque néerlandaise qui a pris jusqu'à 18,4% en séance, provoquant une brève suspension du titre à la Bourse d'Amsterdam.

Il gagnait encore 10,18% vers 13h15 GMT, en tête du Stoxx 600 tandis qu'à Paris, BNP Paribas prenait 1,24% dans le même temps.

Contactés par Reuters, des porte-parole des deux établissements bancaires ont refusé de faire le moindre commentaire.

Une deuxième source a fait savoir que BNP n'était pas engagée dans un "processus" d'acquisition sa rivale néerlandais et qu'une telle opération ne correspondrait pas à sa stratégie.

Dans un communiqué, le ministère néerlandais des Finances dit avoir sollicité les conseils de NLFI, l'agence qui détient les participations gouvernementales, sur "la vente d'autres titres ABN Amro" sans pour autant, lui non plus, commenter les informations divulguées par Bloomberg.

Depuis son sauvetage en 2008 par l'Etat néerlandais, ABN Amro a recentré ses activités sur son marché domestique, supprimant au passage des milliers d'emplois. Fin 2021, la banque n'employait plus que 20.000 salariés à plein temps.

Partiellement privatisée en 2015, la banque est toujours détenue à 56% par l'Etat qui ne fait pas mystère de sa volonté de s'en désengager progressivement. Il n'a toutefois pas mis d'action ABN Amro sur le marché depuis septembre 2017.

Amro, l'une des trois grandes banques des Pays-Bas, avait annoncé en 2020 qu'elle allait mettre un terme à toutes ses activité de financement des matières premières après avoir affiché une perte de plusieurs millions d'euros. (Reportage Marine Strauss, Anthony Deutch, Bart Meijer, Toby Sterling, Julien Ponthus, Sudip Kar-Gupta; version française Nicolas Delame et Laetitia Volga, édité par Sophie Louet)