PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en ordre dispersé à l'ouverture et les Bourses européennes sont en baisse à mi-séance jeudi dans un climat de craintes de durcissement monétaire après les "minutes" de la Réserve fédérale américaine (Fed).

À Paris, le CAC 40 perd 1,29% à 7.281,1 vers 12h20 GMT. À Francfort, le Dax abandonne 1,21% et à Londres, le FTSE 0,58%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 1,19%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 1,37% et le Stoxx 600 de 1,17%.

Les contrats à terme signalent une ouverture en hausse de 0,3% pour l'indice Dow Jones à Wall Street, quasiment inchangé pour le Standard & Poor's-500 et en baisse de 0,4% pour le Nasdaq.

Mercredi, la Bourse de New York a perdu entre 1% et 3,3% en réaction à la publication du compte-rendu de la dernière réunion monétaire de la Fed dont le ton plus offensif qu'attendu a surpris les marchés.

Ces "minutes" indiquent que l'institution pourrait relever ses taux d'intérêt plus tôt que précédemment envisagé et que certains de ses membres jugent approprié de lancer la réduction de la taille du bilan peu après avoir amorcé le relevement des taux compte tenu du marché de l'emploi et du niveau élevé de l'inflation.

"Certains sont assez effrayés à l'idée que la Fed pourrait resserrer plus rapidement [sa politique monétaire]", a déclaré Carlos de Sousa, gérant chez Vontobel Asset Management.

"Peut-être que le marché réagit un peu trop cependant. Le fait que les membres de l'institution discutent [du resserrement quantitatif] ne signifie pas qu'ils vont le faire", a-t-il déclaré, ajoutant qu'il anticipait une à trois hausses de taux en 2022 mais qu'il serait surpris qu'un resserrement quantitatif ait lieu cette année.

Les investisseurs suivront à 13h00 GMT la première estimation de l'inflation en Allemagne en décembre puis les inscriptions hebdomadaires au chômage et l'indice ISM d'activité dans les services aux Etats-Unis.

VALEURS EN EUROPE

En Europe, le secteur de la technologie accuse le plus fort recul, son indice Stoxx perdant 3,09%, tandis que le compartiment des banques profitent à l'inverse de la perspective d'un relèvement des taux aux Etats-Unis.

L'indice européen des banques gagne 0,9%, au plus haut depuis octobre 2018.

A Paris, Capgemini, lanterne rouge du CAC 40, abandonne 5,17% et Dassault Systèmes 4,00%. Crédit agricole, BNP Paribas et Société générale prennent de leur côté de 1,02% à 2,05%.

La Société générale profite en outre du bond de 8,95% de son filiale ALD, qui prévoit de racheter LeasePlan pour 4,9 milliards d'euros.

En tête du CAC 40, Carrefour prend 3,77%, toujours porté par des informations de presse sur une éventuel intérêt d'Auchan pour son concurrent.

Coface chute de 10,06%, Natixis ayant annoncé la cession de toute sa participation au prix de 11,55 euros par action, soit une décote de 10,15% par rapport au dernier cours de clôture du groupe d'assurance-crédit.

TAUX

La publication des débats au sein du comité de politique monétaire de la Fed(FOMC) entraîne une hausse des rendements des emprunts d'Etat. Aux Etats-Unis, le dix ans ans continue de progresser pour évoluer au plus haut depuis neuf mois à 1,7369%.

En Europe, les rendements sont également orientés à la hausse alors que les marchés monétaires de la zone euro intégrent désormais à 100% la probabilité d'une hausse de taux de la Banque centrale européenne en octobre, prenant en compte le changement de ton de la Fed.

Le rendement du Bund allemand a inscrit un plus haut depuis mai 2019 à -0,033%, tout proche de la zone positive.

CHANGES

Sur le marché des changes, le dollar est stable face à un panier de devises de référence mais gagne 0,2% contre le yen. L'euro est inchangé, à 1,1308 dollar.

PÉTROLE

Les cours du pétrole repartent à la hausse en raison des tensions au Kazakhstan, pays producteur membre de l'Opep+, et de problèmes d'approvisionnement en Libye.

Le baril de Brent gagne 1,08% à 81,67 dollars et le brut léger américain 1,19% à 78,78 dollars.

(Laetitia Volga, édité par Blandine Hénault)

par Laetitia Volga