Pour un secteur du e-commerce en plein boom, l’intralogistique est une fonction clé que Boa Concept adresse avec des solutions « clé en main » à base de convoyeurs connectés faciles à faire évoluer avec les besoins de ses clients. Sa technologie offrirait un véritable avantage concurrentiel qui a déjà permis à l’entreprise de réaliser plus de 115 installations et de recruter une quinzaine de nouveaux clients par an dans le secteur du e-commerce, de la logistique, de la distribution ou de l’industrie. La confrontation entre ce petit acteur innovant porté par des managers très expérimentés et un marché immense au bord de la rupture technologique pourrait faire des étincelles…

Jean-Lucien Rascle, quelle est votre histoire et celle de la société que vous présentez aux investisseurs actuellement ?

" Informaticien de formation, j’ai créé différentes sociétés avant de lancer BOA Concept en 2012 avec Chantal Ledoux, aujourd’hui DG de BOA. A commencer par une société de logicielle pour la gestion d’entrepôts en 1990 dont j’étais n°2 aux cotés de Chantal Ledoux pour en faire le 1er éditeur français, employant 250 personnes. Nos compétences sont complémentaires, étant axé sur la technique et la R&D alors que Chantal Ledoux est concentrée sur le développement des affaires. Rapidement, nous avions saisi à quel point les acteurs traditionnels du convoyage souffrent de leur ancrage sur leur métier historique, la mécanique. Il s’agissait donc de partir de l’informatique, du logiciel, pour créer des modules faciles à assembler, intégrant de l’électronique et des logiciels. Au-delà de la rapidité et de la simplicité d’installation des dispositifs de convoyage, nous avons ensuite apporté la capacité d’évolution selon le besoin des clients et la possibilité de déménager les convoyeurs, ce qui est compliqué et financièrement inintéressant dans le cadre des convoyeurs traditionnels dont le coût est réparti à 50/50 entre le matériel et la main d’œuvre, contre 85/15 chez Boa, pour un coût global identique. En poussant la logique jusqu’au bout, nous pourrions même entrer dans une logique d’offre de « convoyeurs as a service », c’est-à-dire louer nos convoyeurs. Mais il reste un long travail d’évangélisation à réaliser d’ici là… "

Le concept : des blocs de fonction communicants « prêts à l’emploi » avec leur informatique embarquée, autonomes et auto-organisateurs (source : société)

Quel est votre terrain de jeu ?

 " Rien qu’en France, le marché de la manutention intralogistique présente d’excellentes perspectives de croissance et est estimé à 6 milliards d’euros. Nous adressons 4 catégories de clients : les e-marchants, les prestataires logistiques, les fabricants distributeurs, et l’industrie. Notre avantage concurrentiel est le plus évident pour les acteurs du commerce électronique et leurs prestataires logistique compte tenu de la croissance et de la volatilité des volumes traités par ce type d’activité. Nous ne prétendons pas remplacer toutes les installations traditionnelles, dont la durée de vie peut dépasser la vingtaine d’années, mais plutôt conquérir les nouvelles installations, les déménagements d’installations ou les extensions, en France et maintenant à l’international, ce qui représente déjà un marché gigantesque pour un acteur comme nous, sachant que nous sommes de plus en plus capables d’installer des systèmes complets couvrant toutes les zones de l’intralogistique : création de charges, transfert de charges, stockage de charges et remplissage de charges. "

Exemple de clients (source société -  présentation d’entrée en Bourse)

Quels sont vos principaux avantages concurrentiels ?

 " Notre taux de succès est très élevé dans le e-business et auprès des prestataires du e-business car nous concevons et installons rapidement des convoyeurs complets, évolutifs, déménageables et performants du fait de leur rapidité et l’intelligence qu’ils embarquent. "

Les nouveaux acteurs de l’intralogistique 4.0 (source : société BOA Concept)

Pourquoi votre activité a-t-elle chuté en 2020 malgré le boom du e-commerce ?

 " En 2020, le contexte sanitaire a fait que nous n’avons pas enregistré de commandes significatives entre mars et octobre. Nos clients potentiels ont géré l’urgence, embauché des intérimaires, sans pouvoir prendre le temps de demander des études de projet de nouvelles installations. Mais depuis, la demande explose et à fin avril notre carnet de commandes à livrer s’élève à 8 M€, ce qui devrait nous permettre de réaliser plus de 9 M€ de CA en 2021, contre 5,65 M€ en 2020. "

Evolution du CA en M€ et élément du compte de résultat de Boa Concept (source : société)

Pourquoi la société n’est-elle pas encore profitable ?

" Nous avons été significativement profitables jusqu’en 2017. En 2018, nous avons beaucoup recruté pour faire face à une forte croissance qu’il a fallu digérer jusqu’en 2019. 2020 a été marqué par une baisse de l’activité qui n’a pas empêché un quasi-maintien du résultat. 2021 sera l’année du retour à une forte croissance et à la profitabilité de BOA Concept. "

Jusqu’où peut mener cette aventure ?

 " Loin si l’on réussit à développer des produits complémentaires permettant de connecter et de robotiser toute la chaîne de l’intralogistique. Si l’on regarde les prévisions de l’analyse élaborée par Champeil, le CA 2023 pourrait dépasser les 15M€ pour environ 8% de marge opérationnelle. L’accélération de notre croissance passera par l’international, avec la signature de partenaires intégrateurs, comme nous l’avons fait au Maroc, ce qui devrait nous permettre de réaliser 40% du CA à l’export à horizon 2026. "

Les moyens actuels de Boa Concept (source : société)

De quels moyens financiers avez-vous besoin ?

 " Compte tenu de notre situation d’endettement net positif, notre développement de produits nouveaux et le financement en BFR nous amènent à lever 4,5 à 5 M€ en Bourse pour retrouver une situation de trésorerie nette positive. Par ailleurs, la Bourse nous apportera la notoriété supplémentaire dont nous avons besoin, tant le marché est à la veille d’une rupture majeure. "

Répartition du capital projetée avant et après opération (source : société )