Genève (awp) - Les affaires de Bobst ont connu une reprise dynamique en 2021, après année 2020 difficile dans le contexte de la pandémie. Si les ventes sont conformes aux attentes, le bénéfice net a bondi grâce notamment à une baisse de l'imposition. Après une année de disette, les actionnaires toucheront un dividende ordinaire plus généreux, mais également un dividende extraordinaire.

Le chiffre d'affaires du fabricant de machines d'emballage a progressé de 13,9% à 1,56 milliard de francs suisses en 2021, selon un communiqué publié vendredi. Le bénéfice net a quant à lui plus que quintuplé à 93 millions de francs suisses, après seulement 17,3 millions à l'exercice précédent.

La hausse du bénéfice s'explique par la croissance du résultat d'exploitation (Ebit) d'une part, mais aussi par un recul du taux d'imposition moyen. Le groupe a également utilisé des pertes fiscales non reconnues précédemment en Suisse et en Chine.

La progression des ventes a été portée essentiellement par la croissance organique, à hauteur de 176 millions de francs suisses, contre seulement 16 millions pour les acquisitions, a précisé en conférence presse Attilio Tissi, directeur financier.

Compte tenu de la performance, le conseil d'administration proposera le versement d'un dividende ordinaire de 2 francs suisses par actions, alors qu'il n'en avait pas versé au titre de 2020, et également d'un dividende extraordinaire de 6 francs suisses par action. De la générosité certes, mais aussi du pragmatisme financier, car Bobst n'a pas échappé aux intérêts négatifs sur une position de trésorerie très élevée de 495 millions à fin 2021.

Problèmes d'approvisionnement

Les ventes de l'unité Impression et Façonnage ont progressé de 12,7% à 992 millions de francs suisses et celles de l'unité Services et Performance de 15,9% à 570 millions, notamment grâce à l'activité pièces de rechange, les clients ayant utilisé les équipements de manière plus intensive. La progression proportionnellement plus importante des services est un signe réjouissant, a expliqué en conférence de presse Jean-Pascal Bobst, directeur général. Cette activité est en effet plus résiliente que celle de la fabrication de machines en cas de crise, comme nous l'avons vu récemment, a-t-il ajouté.

Toutes les commandes n'ont pas pu être honorées à temps en 2021 et des ordres pour un montant de 70 millions de francs suisses seront donc facturés en 2022, selon M. Bobst. Et le phénomène devrait se poursuivre. Cette années, des commandes pour environ 100 millions de francs suisses pourraient devoir être reportées aux comptes de 2023. Bobst n'étant proportionnellement qu'un "petit" client, il ne fait pas toujours le poids par rapport à d'autres acheteurs de composants prioritaires, a-t-il reconnu.

Quant à la hausse des prix de production, elle ne peut pas être répercutée immédiatement, compte tenu des délais entre la commande et la livraison. Bobst devrait pouvoir relever ses prix de vente de 3 à 5% en 2023. Relever les prix est toujours risqué d'un point de vue commercial, a souligné M. Bobst.

Pour 2022, le groupe vise un chiffre d'affaires de 1,7 à 1,8 milliard de francs suisses et une marge opérationnelle (Ebit) de 7% à 8%. Le groupe maintient son objectif à long terme d'une marge Ebit d'au moins 8% et d'une rentabilité des capitaux investis d'au moins 20%.

A la Bourse suisse, les investisseurs ont réservé un accueil très favorable à ces bonnes nouvelles et l'action Bobst a fini la séance sur une envolée de 22,8% à 85 francs suisses. L'indice élargi SPI a pour sa part gagné 2,92%.

rq/rp/al