Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes ont démarré la semaine en baisse lundi, continuant à observer avec inquiétude la progression des taux sur le marché de la dette, signe d'une anticipation de hausse de l'inflation.

Vers 12H30, Paris perdait 0,56%, Francfort 0,59%, Londres 0,64% et Milan 0,76%. Les contrats à terme à Wall Street indiquaient une probable ouverture en baisse (-0,55% sur le Dow Jones, -1,37% sur le Nasdaq et -0,79% sur le S&P 500). Le SMI perdait 0,22%.

L'Asie de son côté a clôturé en ordre dispersé lundi: les indices Nikkei et Topix au Japon ont pris 0,5%, quand les indices de Shanghai et Hong Kong ont perdu 1,45% et 1,06%.

"Les risques induits par les excès budgétaires aux Etats-Unis font craindre un durcissement des conditions financières non souhaité en zone euro", signale Christopher Dembik, directeur associé pour Berenberg, à l'heure où Washington discute d'un plan de relance à 1.900 milliards de dollars.

L'inflation pourrait faire son retour dans le pays, et par effet d'entraînement en Europe, encourageant la Réserve fédérale américaine (Fed) à monter ses taux avant que les autres banques centrales lui emboîtent le pas, craignent les investisseurs.

La hausse des prix s'est établie à 1,3% en 2020 aux Etats-Unis, et devrait tourner autour des 2,25% en 2022, "ce qui n'a rien d'inquiétant", a toutefois noté vendredi Gita Gopinath, cheffe économiste du Fonds monétaire international (FMI).

Elle estime "peu probable" que l'inflation s'établisse de façon durable au-dessus de l'objectif de 2% annuels.

Dans le même ordre d'idées, les nouvelles encourageantes sur le front des vaccins contre le Covid-19, entre grande efficacité et prévention contre la contagion, signifient que "l'énorme aide budgétaire et monétaire sera plus dure à justifier" à l'avenir, selon Ipek Ozkardeskaya, analyste senior chez Swissquote Bank.

Les craintes d'inflation et de croissance se matérialisent sur le marché obligataire, où le rendement des emprunts à dix ans des principaux pays développés monte fortement depuis plusieurs séances. Le taux américain évolue à 1,38%, à ses plus hauts depuis un an, le taux français a atteint lundi -0,05%, au plus haut depuis juin dernier.

IAG porté par l'optimisme

Le groupe aérien britannique IAG (+2,56% à 170,00 pence) a confirmé de nouveaux financements qui vont augmenter ses liquidités à 2,45 milliards de livres.

L'action profitait aussi du fait que le Premier ministre Boris Johnson présente lundi son plan pour sortir l'Angleterre du confinement, dans l'espoir qu'il s'agisse du dernier.

La livre défavorise les exportateurs

La vigueur de la livre pénalisait le fabricant de spiritueux Diageo (-1,70% à 2.945,50 pence) et le groupe de luxe Burberry (-1,01% à 1821,00 pence).

Sanofi et Valneva reculent

Sanofi (-0,27% à 76,80 euros) a lancé un nouvel essai clinique dit de "phase 2" pour son principal candidat-vaccin contre le Covid-19 développé avec le britannique GSK, espérant le mettre à disposition au quatrième trimestre.

En attendant, le laboratoire va produire en France le vaccin contre le Covid-19 de son concurrent américain Johnson & Johnson au second semestre, comme il s'apprête également à le faire pour celui développé par Pfizer/BioNTech.

La biotech franco-autrichienne Valneva perdait 1,63% à 12,08 euros, malgré l'annonce lundi du lancement d'une étude sur l'homogénéité des lots cliniques de "phase trois" de son candidat vaccin à injection unique contre le chikungunya.

Côté devises, pétrole et bitcoin

Vers 12H30 (11H30 GMT) le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril montait de 0,77% à Londres par rapport à la clôture de vendredi, à 62,62 dollars. Le baril américain de WTI pour le mois de mars de 0,88% à 59,78 dollars.

L'euro montait de 0,12% face au billet vert, à 1,2139 dollar pour un euro.

Le bitcoin évoluait autour de 55'067 dollars, après avoir atteint un nouveau record à plus de 58'000 dollars dimanche.

afp/fr