Zurich (awp) - Après avoir été plombé par la crise sanitaire en 2020, le produit intérieur brut (PIB) des cantons romands devrait rebondir cette année, et connaître encore une accélération en 2022, selon une étude des banques cantonales romandes publiée mercredi.

Pour l'année en cours, les établissements tablent sur une croissance du PIB romand de 2,8% - après une contraction de 2,3% en 2020 - à comparer avec les 3,2% attendus pour l'ensemble de la Suisse. Une dynamique qui devrait encore s'accélérer l'année prochaine, pour atteindre 4,2%, nettement plus que la moyenne nationale (+3,4%) et légèrement en retrait de la moyenne mondiale (+4,9%).

La crise du Covid-19 n'aura finalement pas été aussi grave que ce qui était redouté après le semi-confinement du printemps 2020, soulignent les auteurs du rapport sur le PIB romand, rappelant qu'à l'époque, une chute de 5,7% était attendue.

Selon eux, "la résistance de l'économie romande s'explique par sa diversification et la capacité d'adaptation des entreprises", auxquelles il faut ajouter les aides massives des pouvoirs publics et des mesures de protection tendanciellement plus souples au fil des vagues de la pandémie.

Risque de nouveaux variants

Reste que "le degré d'incertitude est élevé et une certaine prudence est donc de mise", signalent les banques cantonales romandes, en référence notamment au risque de voir apparaître de nouveaux variants du Sras-CoV-2, qui rendraient plus difficile la lutte contre la pandémie et partant, la reprise économique.

Le redressement attendu en 2021 devrait bénéficier à la plupart des branches, en particulier celles qui ont le plus souffert de la crise sanitaire en 2020, même si pour certaines, comme l'hôtellerie-restauration, la situation reste compliquée en raison du maintien de mesures de protection ou du faible nombre d'hôtes étrangers.

Alors que sur le plan mondial les chaînes logistiques restent perturbées, en raison notamment de pénuries de certaines marchandises, il est trop tôt pour parler de normalisation, selon les auteurs de l'étude.

Retour en force des exportations

Après avoir plongé de 15,9% l'année dernière - plus que lors de la crise financière de 2009 (-13,1%) - les exportations romandes devraient connaître un fort rebond en 2021, avec pour principaux moteurs les produits chimiques et pharmaceutiques.

Les machines, les instruments de précision et l'horlogerie devraient également bénéficier de l'embellie conjoncturelle. Sans articuler de prévisions détaillées pour les envois à l'étranger, les banques cantonales romandes estiment que "les chiffres disponibles pour la Suisse sur huit mois permettent d'espérer un retour au niveau d'avant-crise".

En termes réels, c'est-à-dire corrigé de l'inflation, le PIB romand s'est monté à 172,6 milliards de francs suisses en 2020, après 176,7 milliards en 2019, selon les estimations établies par l'Institut d'économie appliquée de la Faculté des HEC de l'Université de Lausanne (Crea).

Au cours des dix dernières années, le poids de la Suisse romande dans l'économie helvétique est passé de 23,9% à 24,4%, malgré un poids comparativement moins important de la chimie-pharma et des services financiers.

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