Zurich (awp) - Le constructeur de machines agricoles et de véhicules utilitaires Bucher a vu ses ventes s'envoler l'année dernière, alors que les entrées de commandes ont été pénalisées par des effets de changes négatifs. La rentabilité est attendue en hausse en 2022, avant de marquer le pas sur le nouvel exercice.

Sur les 12 derniers mois, les ventes nettes du groupe zurichois se sont élevées à 3,6 milliards de francs suisses, en hausse de 13,2%. Hors effets des devises, la progression a même atteint 17,2%, a précisé l'entreprise jeudi dans un communiqué.

Les entrées de commandes ont par contre reculé de 2,3% à 3,9 milliards de francs suisses pendant la période sous revue. Ajustées des variations de changes, elles ont par contre augmenté de 1,5%.

Ces deux chiffres clés sont quasiment conformes aux prévisions des analystes interrogés par l'agence AWP. La croissance organique, anticipée en moyenne à 13,2%, a par contre clairement dépassé les projections du marché.

Dans ses principales divisions Kuhn Group et Bucher Municipal, les ventes ont respectivement crû de 14,5% à 1,5 milliard et de 1,3% à 529 millions. Les entrées de commandes ont quant à elles reculé de 3,8% à 1,6 milliard et augmenté de 3,4% à 619 millions.

La situation difficile sur les chaînes d'approvisionnement mondiales s'est améliorée mi-2022, mais est restée tendue en raison de la persistance de la pandémie de Covid-19 en Chine et de la forte hausse des prix de l'énergie. L'entreprise a également fait face à des problèmes de recrutement, principalement aux Etats-Unis.

Normalisation de la demande

Bucher, qui publiera ses résultats détaillés le 24 février, a souligné tabler en 2022 sur une marge d'exploitation en hausse et un bénéfice net "clairement supérieur" à celui de 2021, notamment grâce à des effets fiscaux. Il y a deux ans, la société avait enregistré une marge opérationnelle de 11,1% et un profit net de 269 millions.

Avec ses projections de rentabilité, Bucher dépasse ses propres attentes. Fin octobre dernier, l'industriel de Niederweningen avait dit viser une marge opérationnelle plus ou moins conforme à l'exercice précédent ainsi qu'une hausse du bénéfice net.

Pour 2023 cependant, la direction a averti que la demande allait se tasser. Mais grâce à des carnets de commandes bien remplis, le groupe va tourner à plein régime au premier semestre. Bucher ne sera en mesure que de répercuter partiellement à ses clients la hausse des prix et des coûts, ce qui va pénaliser les marges.

Concrètement, l'entreprise anticipe sur l'exercice en cours un chiffre d'affaires plus ou moins stable, tandis que la marge d'exploitation devrait légèrement reculer du fait de coûts accrus en personnel.

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