LONDRES (Reuters) - La marque de luxe britannique Burberry a déclaré mercredi que ses perspectives pour l'année à venir dépendaient de la vitesse à laquelle la Chine, son plus grand marché, se remettrait du confinement, tout en annonçant une hausse des ventes et des bénéfices pour son exercice 2022.

Les ventes en Chine, qui ont représenté environ 30% du chiffre d'affaires du groupe l'an dernier, ont chuté de 13% au dernier trimestre après la fermeture de certains magasins et la perturbation dans le commerce en ligne en mars, a déclaré la directrice financière de Burberry Julie Brown.

Des fermetures totales ou partielles ont été imposées dans des dizaines de villes chinoises en mars et avril, notamment à Shanghai, obligeant les travailleurs et les acheteurs à se confiner et perturbant les chaînes d'approvisionnement.

Environ 40% des activités du groupe dans le pays sont actuellement touchées par les mesures de confinement, a déclaré Julie Brown à la presse.

Burberry a également déclaré que ses prévisions à moyen terme, à savoir une croissance à un chiffre du chiffre d'affaires et une augmentation significative de la marge à taux de change constant, dépendaient de l'impact de la pandémie et du rythme de reprise des dépenses de consommation dans le pays.

Le bilan de la Chine est toutefois de bon augure, a ajouté la directrice financière.

"La bonne nouvelle, c'est que quand on regarde ce qui s'est passé lors de la première vague, la reprise est très rapide et très prononcée", a-t-elle déclaré, notant que les ventes à plein tarif de Burberry en Chine étaient encore supérieures de 54% aux niveaux d'avant la pandémie sur l'ensemble de l'année.

Le titre Burberry, qui a chuté de 25% au cours des 12 derniers mois, était quasiment stable à la mi-journée.

Ses concurrents dans le secteur du luxe sont confrontés à des problèmes similaires en Chine. Le propriétaire de Gucci, Kering, a déclaré le mois dernier que le confinement avait pesé sur ses activités dans le pays.

Burberry a vu son chiffre d'affaires annuel grimper de 23% pour atteindre 2,83 milliards de livres (3,34 milliards d'euros) et son bénéfice d'exploitation ajusté bondir de 38%, à 523 millions de livres.

Les ventes des magasins comparables au cours du dernier trimestre ont augmenté de 7%.

L'impact de la hausse du coût de la vie sur Burberry, connu pour ses tartans camel, rouge et noir et son monogramme TB, est à ce stade limité.

"Cela est dû au fait que les millionnaires qui achètent des sacs à main à prix élevé ne sont pas aussi inquiets de la hausse des prix de l'alimentation et du carburant, la marque est donc relativement épargnée de ce point de vue", a déclaré Laura Hoys, analyste chez Hargreaves Langdon.

Marco Gobbetti, qui avait transformé Burberry en une marque de luxe, a quitté le groupe en janvier pour rejoindre le groupe de prêt-à-porter haut de gamme Ferragamo. Son successeur, Jonathan Akeroyd, a rejoint le groupe en mars.

Jonathan Akeroyd a précisé qu'il détaillerait en novembre sa stratégie pour accélérer la croissance du groupe, lors de la présentation des résultats semestriels.

(Reportage Paul Sandle ; version française Dagmarah Mackos, édité par Jean-Michel Bélot)