PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes évoluent en hausse vendredi et effacent une partie des pertes de la veille bien que les craintes liées à la propagation de l'épidémie de coronavirus et les incertitudes sur le plan de relance américain demeurent.

À Paris, l'indice CAC 40 gagne 1,52% à 4.910,74 points vers 07h40 GMT, porté par la nette progression de LVMH, poids lourd de la cote, après ses résultats.

À Francfort, le Dax prend 0,54% et à Londres, le FTSE s'octroie 1,24%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro est en hausse de 0,81%, le FTSEurofirst 300 de 0,74% et le Stoxx 600 de 0,82%.

Les investisseurs s'inquiètent cependant toujours de l'impact sur l'économie mondiale de l'épidémie liée au coronavirus, qui a contraint de nombreux pays, de la France au Pays-Bas en passant par le Royaume-Uni, à instaurer diverses mesures pour essayer d'endiguer sa propagation.

"Les marchés redoutent un ralentissement de l'activité en raison de l'augmentation des nouveaux cas de coronavirus. La détérioration est évidente partout en Europe, ce qui porte un coup majeur à l'élan de la reprise et renforce les risques déflationnistes", ont déclaré les analystes de la banque ANZ dans une note.

Les investisseurs restent aussi attentifs aux évolutions du feuilleton sur le plan de relance américain.

Donald Trump s'est dit prêt à relever à 1.800 milliards de dollars le montant total du plan de soutien à l'économie envisagé face à la crise due au nouveau coronavirus, afin de parvenir à un accord avec les démocrates.

Mais le chef de sa majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, a dit que ses troupes étaient favorables à un plan plus modeste mais plus ciblé.

A moins de 20 jours de la présidentielle américaine, Donald Trump et son rival démocrate Joe Biden se sont à nouveau opposés, notamment sur la gestion de la crise sanitaire, au cours de deux émissions de télévision distinctes après que le débat initialement programmé à cette date a été annulé à la suite de la contamination du président par le coronavirus.

VALEURS

Le numéro un mondial du luxe LVMH gagne 7,10% et prend la tête du CAC 40 après avoir annoncé une baisse moins importante qu'attendu de son chiffre d'affaires trimestriel, la bonne performance de l'activité mode et maroquinerie ayant permis de compenser partiellement le recul des autres divisions, plus impactées par la pandémie de coronavirus.

Il entraîne dans son sillage ses concurrents Hermes (+4,04%), Kering (+3,58%) ou encore Burberry (+3,33%).

La plus forte hausse du Stoxx 600 est pour le conglomérat allemand Thyssenkrupp qui grimpe de 13,89% à Francfort après une information de Reuters évoquant la possibilité d'une offre de Liberty Steel Group sur sa division sidérurgie en difficulté.

Le constructeur automobile Daimler prend 4,74% et le suédois Volvo avance de 1,13% après la publication de leurs résultats trimestriels, supérieurs aux attentes

Le compartiment automobile, qui signe la plus forte hausse sectorielle (+2,63%), est également porté par le retour de la croissance du marché automobile européen en septembre, signalée par les chiffres publiés par l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA).

A WALL STREET

La Bourse de New York a fini jeudi en baisse, pénalisée par des indicateurs macroéconomiques inquiétants et par le risque de ne pas voir les négociations sur un nouveau plan de relance aboutir avant l'élection présidentielle du 3 novembre.

L'indice Dow Jones a cédé 0,07%, le S&P-500, plus large, a perdu 0,15% et le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 0,47%.

Ces trois indices ont néanmoins clôturé au-dessus de leurs plus bas du jour.

Le Dow Jones a ainsi profité du gain de 4,82% de Walgreens Boots Alliance qui a réalisé un bénéfice trimestriel supérieur aux attentes et publié des prévisions optimistes.

La banque Morgan Stanley a gagné 1,34% après avoir annoncé un bénéfice meilleur que prévu au troisième trimestre.

Les futures sur les indices américains signalent pour le moment une ouverture sans grand changement.

EN ASIE

Le Nikkei à la Bourse de Tokyo a reculé de 0,41%, limitant ses pertes grâce à la progression de 4,27% de Fast Retailing, la maison mère d'Uniqlo, qui anticipe une hausse plus marquée qu'attendu de son bénéfice d'exploitation annuel.

En Chine, le CSI 300 des grandes capitalisations du pays a cédé 0,15% tandis que l'indice composite de la Bourse de Shanghai a pris 0,13%.

TAUX

Sur le marché obligataire, les rendements des bons du Trésor américain et des emprunts d'Etat européens ont nettement reculé jeudi en raison d'un repli sur les valeurs refuges.

Le rendement des Treasuries à dix ans est tombé en séance à 0,691%, un creux de deux semaines. Outre les incertitudes sanitaires et économiques, les investisseurs ont eu la mauvaise surprise d'apprendre que les inscriptions au chômage avaient augmenté la semaine dernière.

Dans les échanges en Asie, ce taux recule très légèrement à 0,7273%.

Son équivalent allemand est inchangé à -0,615% après être tombé jeudi à -0,637%, un niveau qu'il n'avait pas atteint depuis la mi-mars.

CHANGES

Le dollar recule légèrement face à six autres devises de référence après avoir profité la veille du regain d'inquiétudes sur l'évolution de la pandémie et de l'économie.

L'euro est inchangé autour de 1,171 dollar après être descendu la veille à 1,1686, un creux de deux semaines .

La livre sterling se stabilise dans l'attente d'éclaircissement sur les futures relations commerciales entre Londres et Bruxelles après le Brexit.

Le sommet européen doit reprendre ce vendredi et le Premier ministre britannique Boris Johnson devrait exposer son approche pour la suite du processus.

PÉTROLE

Les cours du pétrole sont en baisse, pénalisés par les craintes que la flambée des cas de contamination par le coronavirus réduisent la demande de brut.

Le Brent perd 0,88% à 42,78 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) recule de 0,81% à 40,63 dollars.

(édité par Patrick Vignal)

par Laetitia Volga