Parmi les plus fortes baisses du SBF 120, Casino (-2,78% à 28,32 euros) se fait sanctionné pour avoir fait état hier soir d'une activité trimestrielle en net repli. L'enseigne de grande distribution a en effet publié un chiffre d'affaires de 7,15 milliards d'euros au premier trimestre 2021, représentant une chute de 13,8% sur un an. Certes, en organique, la croissance ressort à +1,4%, mais en France, le marché principal de Casino (54% de l'activité), cela se traduit par un repli de 5,6%.

"On s'y attendait au vu de l'évolution récente des parts de marché alimentaires (PGC) dans la grande distribution en France et d'un environnement adverse pour les concepts de proximité urbaine de Casino dans le contexte des restrictions imposées par la crise sanitaire", note Invest Securities.

Casino a également été pénalisé par "la base exceptionnellement élevée du premier confinement": en effet, au premier trimestre 2020, le groupe stéphanois avait enregistré une croissance organique de 7,9%, portée par les réserves réalisées par les consommateurs avant de se retrouver enfermés chez eux.

Sur le trimestre dernier, les meubles ont toutefois pu être sauvés grâce à la performance en Amérique Latine, en progression de 8,4% en organique, et au commerce en ligne, plus particulièrement Cdiscount, seule enseigne du groupe Casino à avoir connu une croissance positive à données publiées comme en organique (+7,6%).

Mais malgré tout, Barclays ne pense pas que la tendance générale s'inversera au prochain trimestre: "compte tenu de l'érosion continue de la part de marché de Casino (le groupe a perdu 200 points de base au cours de la période de 4 semaines se terminant le 18 avril, selon Kantar) et des ventes comparatives élevées (+6% en organique au second trimestre 2020), nous pensons que cette tendance négative ne devrait pas s'améliorer à court terme", affirme la banque britannique.

Le seul point véritablement positif, selon Barclays, consiste en l'amélioration de l'EBITDA après loyers en France, passant de 9 millions d'euros l'an dernier, à 40 millions au premier trimestre de l'exercice en cours. En Amérique Latine, celui-ci s'est redressé de 29%. Cette performance est principalement le fait des initiatives de réduction des coûts et de l'amélioration de la rentabilité de Cdiscount.

"Des chiffres dont il convient de relativiser la portée, tempère toutefois Invest Securities, avec une très forte volatilité partant d'une base de référence très faible (France). Ce momentum de marges a peu de chances de perdurer sur l'ensemble de l'année, alors même que les performances du premier trimestre préfigurent d'un exercice compliqué en France, et progressivement plus difficile à l'international".