Les chiffres de l'inflation au Japon, qui pourraient soumettre la politique monétaire ultra-libre de la banque centrale à un examen encore plus minutieux, et une poignée de résultats chinois sont les éléments les plus juteux que les investisseurs asiatiques pourront se mettre sous la dent vendredi.

Les analystes s'attendent à ce que le taux d'inflation annuel de base du Japon atteigne 2,4 % en juillet, contre 2,2 % en juin. Il s'agirait du taux le plus élevé depuis la fin de 2014 et d'un taux encore plus élevé que l'objectif de 2,0 % de la Banque du Japon.

Il marquerait des mois au-dessus de l'objectif, ce qui soulève de nouveaux doutes sur la politique de la BOJ d'acheter une quantité illimitée d'obligations pour plafonner le rendement à 10 ans à 0,25 %, une politique qui va à l'encontre de la tendance à la hausse des taux dans le monde développé.

La divergence entre les rendements japonais et américains a fait chuter le yen de 15 % depuis le début de l'année, en passe de connaître sa plus forte baisse par rapport au dollar depuis 2013 et la troisième plus forte depuis le début de l'ère des taux de change flottants au début des années 1970.

Le yen se négocie autour de 136 par dollar, et une impression d'inflation inconfortable pourrait le rapprocher du plus bas niveau en 24 ans du mois dernier, près de 140 par dollar.


Écart de rendement entre les États-Unis et le Japon à 2 ans :

En Chine, le géant de la banque de détail China Merchants Bank publie ses résultats semestriels. Ceux-ci pourraient proposer un aperçu de l'impact du secteur immobilier endetté du pays sur les banques, alors qu'un nombre croissant d'acheteurs menacent d'arrêter de payer les hypothèques sur des centaines de projets immobiliers inachevés.

Les résultats sont également attendus de la part du fabricant de smartphones Xiaomi Corp, qui se débat dans un contexte où les volumes de smartphones de l'industrie tombent à leur plus bas niveau depuis une décennie, car les blocages de COVID-19 pèsent sur la demande.

Xiaomi a commencé à construire sa première usine automobile à Pékin au début de l'année, et vise à produire en masse des véhicules électriques d'ici le premier semestre 2024. Son futur rival, le fabricant de VE Nio Inc, publie également ses résultats du deuxième trimestre vendredi.

Principaux développements qui devraient donner plus de direction aux marchés jeudi :

Inflation au Japon (juillet)

Compte courant de l'Indonésie (T2)

Rapports sur les bénéfices de China Merchants Bank, Xiaomi, Nio