CNP sera certainement le principal investisseur sur lequel s'appuiera Meridiam pour reprendre l'activité Eau de Suez en France en cas de succès de l'offre de Veolia sur son concurrent, dit Thierry Déau, président et fondateur de la société de gestions d'actifs, dans un entretien publié mardi par les Echos.

Veolia propose de racheter la quasi-intégralité des parts d'Engie dans Suez en vue d'une offre ultérieure sur l'ensemble du capital de son concurrent.

En prévision d'éventuels problèmes de concurrence si son projet aboutit, Veolia a conclu un accord de principe avec Meridiam pour lui céder l'activité "Eau France" de Suez.

"En ce qui nous concerne, je veux être très clair. Nous créerons un véhicule dédié à l'acquisition de Suez Eau France, de droit français, géré et totalement contrôlé par nous, qui regroupera des investisseurs au profil adéquat", dit le président de Meridiam dans les Echos.

"Le principal investisseur sera certainement la CNP et au total les capitaux français, notamment des mutuelles, représenteront 60% à 70%. Le reste sera européen. La présence de la CNP n'a rien de surprenant : nous avons déjà investi près d'un milliard d'euros pour son compte", poursuit Thierry Déau.

"Sur les huit milliards gérés par Meridiam depuis 2005, il y a une majorité de capitaux français, et nos 80 actifs sont aux deux tiers des infrastructures européennes. L'objectif est d'avoir une société Suez forte et souveraine", ajoute-t-il.

Le conseil d'administration de Suez a rejeté jeudi dernier le projet de Veolia. Il a notamment estimé que le projet de cession de l'activité Eau France de Suez à Meridiam pour éviter des problèmes de concurrence "est flou, imprécis et ne semble pas offrir les garanties de sérieux et de crédibilité qui seraient susceptibles d'en faire une solution acceptable (...)".

(Jean-Philippe Lefief, édité par Bertrand Boucey)