ajoute conseil d'administration attendu vendredi, mention PHOTO ARCHIVES

PARIS (awp/afp) - Christel Heydemann apparaissait dimanche pratiquement assurée d'être nommée pour remplacer Stéphane Richard à la direction générale d'Orange, lors d'un conseil d'administration très attendu, qui a été reporté jusqu'à vendredi.

La directrice Europe de Schneider Electric deviendrait alors à 47 ans la première femme à la tête de l'ancien opérateur public français, et seulement la deuxième à diriger une entreprise du CAC 40.

Condamné dans l'affaire Tapie/Crédit Lyonnais, le PDG de l'opérateur doit lâcher les commandes du groupe d'ici à fin janvier. Son successeur sera nommé dans le cadre d'une gouvernance dissociée, avec la direction générale d'une part et la présidence de l'autre, fonctions que M. Richard cumulait.

Le "consensus" autour de la nomination de Christel Heydemann comme directrice générale est "assez solide", a indiqué à l'AFP un cadre du groupe. Il a souligné que la décision devait être prise par "le conseil d'administration dans son entièreté, à savoir les administrateurs indépendants, les administrateurs salariés et l'Etat".

Seules quelques dernières "modalités techniques", comme la date de prise de fonctions, restent à valider avant d'entériner la décision, selon cette source.

Elle a confirmé le report à vendredi de la réunion du conseil d'administration d'abord envisagé lundi, comme l'avait rapporté le Journal du Dimanche.

"Plus de femmes"

Soutenue par Bercy, cette diplômée de Polytechnique et des Ponts et Chaussées, qui peut se targuer d'une longue expérience dans le secteur, est membre du conseil d'administration d'Orange depuis 2017.

Le comité de sélection du groupe avait retenu deux autres candidatures, celle du directeur général délégué d'Orange, Ramon Fernandez, et celle du responsable des ventes du concurrent américain Verizon, Frank Boulben.

Après avoir auditionné les trois candidats "aux profils intéressants", l'Etat, premier actionnaire du groupe avec plus de 20%, a affiché publiquement son soutien à Christel Heydemann, en indiquant donner sa préférence à la nomination d'une femme.

"À compétences égales, le ministre (de l'Économie, Bruno Le Maire, NDLR) souhaite que ce soit une femme qui reprenne la direction d'Orange", avait indiqué à l'AFP Bercy début janvier.

"Le ministre souhaite que plus de femmes accèdent à des postes de gouvernance des grandes entreprises", avait encore indiqué le ministère, alors qu'une seule femme dirige actuellement en France une entreprise du CAC 40, la directrice générale d'Engie, Catherine MacGregor.

Estelle Brachlianoff doit devenir en outre directrice générale de Veolia le 1er juillet.

Président non exécutif

Le départ de Stéphane Richard a été précipité par sa condamnation en novembre, alors que son mandat courait jusqu'à mi-2022.

Si le choix pour la direction générale a lieu dans les temps, il pourrait toutefois rester en place quelques semaines de plus comme président non exécutif, jusqu'à la fin de son mandat au printemps, dans l'attente de la nomination d'un successeur, selon plusieurs sources internes.

"Rien n'est exclu", confirme un haut dirigeant du groupe, soulignant que "l'important est d'assurer la continuité de la direction de l'entreprise et que la transition se passe dans les meilleures conditions".

À la tête de l'opérateur historique depuis 2011, Stéphane Richard a été reconnu coupable de complicité de détournement de biens publics dans l'affaire de l'arbitrage controversé rendu en 2008 entre l'homme d'affaires Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais.

Le dirigeant d'Orange était à l'époque directeur de cabinet de la ministre de l'Économie Christine Lagarde.

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