Actualisé avec clôture des places européennes

NEW YORK (awp/afp) - La faiblesse inattendue des créations d'emplois aux États-Unis en décembre a plombé l'ambiance vendredi sur les marchés qui avaient déjà mal réagi en milieu de semaine à la perspective d'une accélération de la normalisation de la politique monétaire de la banque centrale américaine.

Les Bourses européennes ont fini en ordre dispersé.

Paris a perdu 0,42%, Francfort 0,65% et Milan 0,13% alors que l'inflation a atteint son plus haut niveau en 25 ans en décembre, à 5% sur un an, bien au-dessus de l'objectif de la Banque centrale européenne de 2%.

De son côté Londres a gagné 0,47% au moment où le gouvernement assouplit les exigences de tests Covid pour les voyageurs arrivant en Angleterre.

La Bourse de New-York a terminé en baisse, avec une perte plus prononcée des technologiques, à la suite de l'annonce de créations d'emplois décevantes en décembre aux États-Unis.

L'indice Dow Jones est resté proche de l'équilibre (-0,01%) mais le Nasdaq a reflué de 0,96%, son quatrième repli d'affilée, et le S&P 500 a reculé de 0,41%.

L'économie américaine a créé 199.000 emplois en décembre alors que le consensus attendait plus du double (440.000), mais le taux de chômage a néanmoins continué de baisser et ce plus que prévu, tombant à 3,9% (-0,3 point de pourcentage).

Signe de la tension qui persiste sur le marché du travail, les salaires ont progressé de 0,6% le mois dernier aux Etats-Unis.

"Il y a beaucoup de choses à assimiler dans le rapport sur l'emploi et cela peut parfois prendre un peu de temps", estime Craig Erlam, analyste de marché chez Oanda.

"En fin de compte, il faut retenir que le rapport ne rend pas moins probable une hausse des taux ou une réduction du bilan de la banque centrale américaine, surtout avec une telle hausse des salaires", ajoute-t-il.

Le rendement des emprunts d'Etat américains à dix ans a atteint en journée 1,80%, un niveau atteint il y a deux ans. Ils se stabilisaient à 1,76% à 20H00 GMT.

En ce début d'année, les marchés financiers sont focalisés sur la normalisation des politiques monétaires à l'heure où l'économie est en phase de décélération.

Ils avaient réagi négativement à la publication du compte-rendu de la dernière réunion de la banque centrale américaine en milieu de semaine, semblant alors découvrir qu'elle envisageait non seulement une hausse des taux directeurs plus tôt que prévu, dès mars, mais encore une réduction de son bilan peu de temps après pour endiguer l'inflation (6,8% en novembre sur un an).

Les matières premières profitent

L'inflation a profité aux valeurs minières, Anglo American grimpant de 2,94% à 3.257 pence, BHP group gagnant 2,69% à 2.305,50 pence et Rio Tinto s'appréciant de 2,64% à 5.212 pence à Londres. A Paris, ArcelorMittal (+3,40% à 30,53 euros), Eramet (+2,88% à 78,70 euros) ou encore TotalEnergies (+1,14% à 46,46 euros) ont été en haut du tableau.

L'automobile recule

Après les gains engrangés en début de semaine, les valeurs automobiles ont fait marche arrière : BMW (-0,64% à 95,60 euros), Continental (-1,59% à 96,71 euros), Daimler (-1,80% à 73,56 euros), Porsche SE (-1,38% à 90,20 euros), Volkswagen (-0,72% à 187,74 euros).

Un coup porté au bitcoin

Le rapport sur l'emploi a porté un coup à la cryptomonnaie bitcoin, star des marchés en 2021, qui commence la nouvelle année en baisse marquée, victime de l'aversion au risque car les banques centrales sont passées en mode de resserrement monétaire.

Vendredi vers 22H00 GMT, le bitcoin cédait 2,70% à 41.958 dollars, en baisse de plus de 10% sur les premières séances de l'année.

Le pétrole reflue, l'euro se renforce

Les cours du pétrole ont reculé après avoir continué de grimper pour le cinquième jour de suite dans la matinée.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars a cédé 0,29% à 81,75 dollars. Celui du baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en février a lâché 0,70% pour finir à 78,90 dollars.

L'euro s'est renforcé face au dollar (+0,54%), à 1,1358 dollar.

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