La copie rendue par Crédit Agricole à l'occasion de la publication de ses comptes du premier trimestre est conforme à celles dévoilées récemment par ses concurrentes. La Banque Verte a dévoilé des résultats plus solides que prévu grâce à la conjugaison d'une bonne performance de ses activités de marché du fait de conditions favorables en Bourse et d'un recul plus prononcé qu'anticipé du coût du risque à la faveur de l'amélioration des perspectives économiques. La banque de détail en France constitue également le point faible de cette publication.

L'absence de réelle surprise et ses 25% de gains depuis le 1er janvier provoquent des prises de bénéfices. L'action Crédit Agricole SA perd 1,08% à 12,95 euros, fermant ainsi la marche sur le CAC 40.

Sur les trois premiers mois de 2021, la concurrente de BNP Paribas a généré un bénéfice, part du groupe, en progression de 63,9% à 1,045 milliard d'euros, soit 34% de mieux qu'attendu. Le profit ajusté avant impôts, qui intéresse particulièrement les analystes, a dépassé de 33% le consensus à 1,51 milliard d'euros.

Cette surperformance s'explique par un recul plus important d'un tiers par rapport au consensus du coût du risque : -38,2% à 384 millions d'euros.

Crédit Agricole a aussi pu compter sur une activité plus dynamique qu'anticipé, soutenue par ses activités de marché et Amundi, qui a présenté ses comptes récemment.

Le produit net bancaire a augmenté de 5,6% à 5,493 milliards d'euros, soit 6% de mieux que le consensus. Il a été soutenu par les activités de marché regroupées au sein du segment banque de marché et d'investissement, dont les revenus ont augmenté de 17,4% à 708 millions d'euros. Crédit Agricole a aussi connu son meilleur premier trimestre dans le courtage obligataire (FICC) depuis 2016, où les revenus ont progressé de 13,5%.

A l'instar de ses concurrentes, la banque de détail en France est le point faible de cette publication, toujours pénalisée par la faiblesse des taux d'intérêt. LCL a enregistré une croissance de 1,8% de ses revenus à 893 millions d'euros, mais le marché attendait 899 millions d'euros. Son résultat net, part du groupe, est passé de 96 à 108 millions d'euros.

Outre une solide performance opérationnelle, ce trimestre a été marquée pour Crédit Agricole par le succès de son offre de rachat de CreVal et l'entrée d'Amundi en négociations exclusives avec Société Générale pour acquérir Lyxor, pour atteindre 14% de part du marché ETF en Europe.

S'agissant de sa solvabilité, le ratio de fonds propres durs (CET 1) a reculé de 40 points de base sur le trimestre à 11,7%. La banque explique ce repli par le débouclage de 15% supplémentaires du mécanisme transfert de risque intragroupe switch et la provision de dividendes sur la base d'une politique de 50% de distribution.