Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris reculait de 0,64% dans les premiers échanges mercredi, après avoir bondi de plus de 6% dans les trois séances précédentes, les investisseurs ayant réévalué leurs anticipations des politiques des banques centrales.

L'indice vedette CAC 40 reculait de 38,64 points à 6.001,05 points vers 09H25. La veille, il avait décollé de 4,24%, sa plus forte progression en une séance depuis mars.

Pour expliquer le retour en grâce des actions après un mois de septembre catastrophique, les analystes de la Banque postale avancent que "les banques centrales sont agressives dans leur resserrement monétaire mais pas totalement inconscientes face aux risques d'instabilité financière et de récession marquée", et pourraient donc lever un peu le pied dans les prochains mois, en dépit de leurs dernières déclarations.

Par ailleurs, "les valorisations des marchés intègrent déjà beaucoup de mauvaises nouvelles" selon ces analystes, la Bourse de Paris ayant touché jeudi son plus bas depuis février 2021.

Des éléments temporaires, comme un rebond technique "après l'emballement des baisses de prix de fin septembre", portent toutefois ces analystes à "la prudence" sur ses brusques mouvements: ils ne croient pas à un mouvement "durable à court terme".

La Bourse de Paris avait notamment connu un début d'été euphorique déjà, avec l'espoir que les Banques centrales allaient se montrer plus clémentes sur l'activité économique, avant de replonger à partir de la mi-août.

Sur le plan des indicateurs, la production industrielle en France a rebondi en août de 2,4% sur un mois après avoir baissé de 1,6% en juillet, a rapporté mercredi l'Insee.

Les réserves françaises de gaz sont pleines en prévision de l'hiver, a également annoncé mercredi la Commission de régulation de l'énergie (CRE), appelant tout de même à un "effort collectif massif visant à réduire nos consommations d'énergie". Le prix du gaz naturel européen a nettement baissé depuis son pic du mois d'août, et tournait autour de 161 euros le mégawattheure peu avant 09H15 sur le marché de référence, le TTF néerlandais.

Les investisseurs attendant encore mercredi l'enquête ADP sur l'emploi aux Etats-Unis, avant le rapport mensuel officiel vendredi, mais aussi des indicateurs d'activité dans les services en Europe et aux Etats-Unis.

Les valeurs liées à l'activité souffrent

Les entreprises les plus sensibles à l'activité économique, comme les banques (Crédit Agricole -2,16% à 8,63 euros), le géant des centres commerciaux Unibail-Rodamco-Westfield (-3,43% à 43,32 euros), ou encore l'automobile (Michelin -3,27% à 23,25 euros), subissaient des prises de bénéfices après leur montée des derniers jours.

La tech résiste à la tendance

Les valeurs technologiques, les plus sensibles aux taux d'intérêt qui ont brutalement reculé ces derniers jours, étaient mieux orientées sur le marché Parisien: Teleperformance montait de 0,04% à 269,60 euros, STMicroelectronics de 0,20% à 34,55 euros.

Le luxe (LVMH -0,08% à 646,30 euros), ou la santé (Sanofi +0,34% à 80,28 euros), aux mêmes liens avec les conditions de financement, étaient aussi épargnés.

Bouygues finalise le rachat d'Equans

Le rachat historique par Bouygues à Engie de sa grande entité de services multitechniques Equans a été finalisé mardi, ont annoncé les deux groupes, permettant au conglomérat de se développer fortement sur le marché porteur de la transition énergétique.

En Bourse, Bouygues reculait de 1,34% à 27,30 euros, un peu moins que l'autre groupe de construction Vinci (-1,71% à 83,80 euros). Engie reculait de 0,73% à 12,22 euros.

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