Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a terminé en hausse de 0,74% mardi, tandis que débute une réunion de la Réserve fédérale américaine cruciale pour déterminer l'ampleur du resserrement monétaire des prochains mois.

L'indice vedette CAC 40 a repris 50,17 points à 6.837,96 points. La veille, il avait chuté de 3,97%.

La cote Parisienne a rebondi dès l'ouverture, conservant son rebond toute la séance à l'exception d'un trou d'air peu après l'ouverture en forte baisse des marchés américains.

Parmi les multiples sources de maux de tête des investisseurs, les mesures qui seront annoncées mercredi, après la clôture Parisienne, par la Réserve fédérale américaine, figurent en bonne place.

"La Fed change les hypothèses du marché", explique Patrice Gautry, économiste de l'Union bancaire privée. "Les niveaux de valorisation acceptables ne sont plus les mêmes avec des taux d'intérêt plus contraignants", ajoute-t-il.

L'institution américaine a changé son fusil d'épaule, ciblant désormais la maîtrise de l'inflation comme objectif principal et non plus le retour au plein-emploi, désormais atteint.

Pour ce faire, elle compte notamment relever ses taux directeurs et baisser le bilan de ses actifs. Mais les investisseurs en sont encore au stade des Paris sur le calendrier et la vigueur de ce resserrement.

Plutôt rassurés à la mi-décembre, après la dernière réunion, les acteurs du marché ont été échaudés depuis.

"La dernière conférence de presse n'avait pas été transparente sur la volonté de réduire le bilan si vite. La publication des minutes", le compte rendu détaillé des discussions, "et les auditions de Jerome Powell devant le Congrès" ont montré que l'institution pouvait durcir le ton, selon M. Gautry.

Le FMI a aussi prévenu que les hausses des taux d'intérêt par les banques centrales, dont la Réserve fédérale américaine (Fed), risquaient de provoquer des corrections sur les marchés, que l'institution juge surévalués.

Elle a aussi réduit ses prévisions de croissance mondiale et table désormais sur une hausse du produit intérieur brut de 4,4%, soit une baisse de 0,5 point de pourcentage comparé à ses projections d'octobre.

Par ailleurs, les préoccupations géopolitiques demeurent, les États-Unis se montrant prêts mardi, en cas d'attaque russe de l'Ukraine, à interdire l'exportation vers la Russie de technologies américaines, selon un haut responsable de la Maison Blanche.

Orpea dégringole encore

La cotation d'Orpea a repris à la mi-journée après 24 heures d'interruption et le groupe a plongé de 20,35% à 55,18 euros, après une chute de plus de 16% la veille. La publication mercredi d'un livre dénonçant de graves défaillances dans ses Ehpad a entraîné ce mouvement, malgré les dénégations des dirigeants.

D'autres groupes du même secteur ont été affectés, notamment Korian, qui a perdu 4,80% à 22,62 euros, après une chute de près de 15% lundi.

Unibail et les bancaires mènent le rebond

Le géant des centre commerciaux Unibail-Rodamco-Westfield a mené le rebond du CAC, prenant 3,38% à 63,67 euros.

Les bancaires ont aussi occupés le haut du classement, avec +3,26% à 62,06 euros pour BNP Paribas, +2,97% à 32,04 euros pour Société générale et +1,65% à 13,07 euros pour Crédit Agricole, le secteur bénéficiant de la perspective de hausse des taux.

Ventes records pour Interparfums

L'action Interparfums s'est envolée de 7,50% à 68,80 euros après que le groupe a annoncé avoir réalisé en 2021 des ventes "records", en fort rebond après la pandémie, mais s'est montré prudent pour 2022 du fait des tensions sur les chaînes d'approvisionnement.

Autre résultat d'entreprise, le groupe de spiritueux Rémy Cointreau a perdu 2,08% à 187,90 euros après avoir annoncé une nouvelle hausse marquée de son chiffre d'affaires au troisième trimestre de son exercice annuel décalé.

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