Le secteur bancaire est bien orienté à la Bourse de Paris, plusieurs membres de la BCE ayant ouvert la porte à une reprise du versement des dividendes. Dans quelle mesure pourront elles le faire et quelles en seront les modalités, l'incertitude reste cependant élevée et devrait dépendre de la santé des établissements. Société Générale gagne 0,88% à 17,34 euros tandis que BNP Paribas progresse de 0,80% à 43,7A euros et Crédit Agricole de 0,39% à 9,87 euros.

Après une interview d'Yves Mersch, Vice-président du conseil de surveillance prudentielle de la BCE, dans le Financial Times, à ce sujet, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, s'est prononcé en faveur " d'une ouverture prudente vers une distribution " des dividendes pour les banques.

Réagissant à l'interview d'Yves Mersch, JPMorgan en conclut que la BCE pourrait adopter une approche au cas par cas sur les dividendes en 2021. Il prévoit toujours qu'il n'y aura pas de dividendes en 2020, mais les banques bien capitalisées seront autorisées à reprendre le versement de dividendes en 2021 avec un taux de distribution inférieur dans la plupart des cas à celui d'avant la crise.

S'exprimant devant la Conférence de l'Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution, François Villeroy de Galhau a avancé deux arguments en faveur d'une telle décision. Le premier tient, " à la capacité de résistance des institutions financières à des chocs très importants, qu'illustre leur situation à la fin de l'année 2020 ". Le second, " vise à préserver l'attractivité des institutions financières – également des organismes d'assurance – pour les investisseurs, indispensable pour lever du capital ".

Dans les pays dehors de la supervision de la BCE, comme en Suisse, les banques ont ainsi recommencé à verser des dividendes.

Il reste cependant à " discuter des modalités " de la reprise des versements des dividendes.

Quant à la BCE, elle avait demandé fin mars aux banques de s'abstenir de verser des dividendes ou de racheter des actions afin de préserver leurs fonds propres. Elle doit faire connaître sa décision au sujet d'une éventuelle reprise, le 10 décembre.

Interrogée par l'AOF, Société Générale a rappelé ce qu'elle avait communiqué aux marchés lors de la publication des résultats du troisième trimestre. " Nous disons simplement qu'avec une marge de manœuvre de 420 points de base au-dessus du minimum réglementaire – sachant que notre idée est de piloter avec une marge de 200, 250 points de base au maximum –, nous avons de la flexibilité financière ", avait-elle alors déclaré.

S'exprimant sur Bloomberg TV, le directeur financier de BNP Paribas a déclaré qu'il " attendre les orientations que l'Europe donnera ". Puis de poursuivre : " Si nous considérons maintenant le dividende de 2020, c'est-à-dire les dividendes sur le résultat de 2020, nous avons envisagé 50 % de ce montant, soit notre taux de distribution normal et nous avons provisionné pour verser un dividende en 2021. Bien sûr, là aussi, nous devons attendre ce que décideront les autorités. "

Natixis a pour sa part rappelé avoir exprimé son intention de renouer avec une distribution de dividende au cours du premier semestre 202.

" Nous nous n'allons pas parler de cette question de 'l'excès de capital' ou du dividende non distribué avant d'avoir obtenu des éclaircissements de la part de la BCE " avait déclaré Jérôme Grivet, Directeur financier de Crédit Agricole SA lors de la conférence avec les analystes suivant les résultats trimestriels. " Toutefois, il est clair que nous avons la capacité de verser un dividende ", avait il ajouté.




Valeurs citées dans l'article : Crédit Agricole SA, NATIXIS, Société Générale, BNP Paribas