Zurich (awp) - Credit Suisse, dans la tourmente depuis le départ de son président et embourbé dans les affaires Greensill et Archegos, veut ajuster le versement des bonus à ses employés, notamment pour mieux tenir compte de la gestion du risque.

"Notre objectif est de distribuer des compensations qui trouvent le bon équilibre entre les intérêts des employés, des actionnaires et d'autres parties prenantes", a indiqué le groupe bancaire dans une note interne transmise vendredi à l'agence AWP.

Ces versements supplémentaires "doivent renforcer une culture basée sur la responsabilité individuelle et les devoirs grâce à des primes appropriées", a ajouté l'établissement zurichois dans ce document.

Une porte-parole de Credit Suisse a souligné que la banque voulait "aligner encore plus fortement ses rémunérations aux objectifs stratégiques (du groupe), notamment en matière de gestion du risque". Les cadres supérieurs recevront ainsi une part de leur bonus en actions, qui seront seulement attribuées "si certaines directives liées à nos objectifs stratégiques sont atteints".

Remboursement en cas de départ anticipé

Concrètement, les cadres et dirigeants vont voir la part de leur bonus en numéraire ajustée au bénéfice d'une composante de paiement différé. Pour la partie versée en liquide, les employés devront accepter les termes fixés par la banque, notamment un remboursement partiel en cas de départ dans les trois ans qui suivent ce versement. Les employés au rang de Managing Director et Director vont par ailleurs avoir droit à un plan de versement en actions.

Mardi, la banque avait annoncé qu'elle a été contrainte d'inscrire une provision pour litiges de 500 millions de francs suisses au 4e trimestre. Embourbée dans les affaires Archegos et Greensill, secouée par le départ du controversé président António Horta-Osório, la grande banque va subir une perte avant impôts de quelque 1,6 milliard de francs suisses.

Au premier semestre, la grande banque avait subi des pertes de plus de 5 milliards de francs suisses suite à la débâcle du fonds spéculatif américain Archegos. Credit Suisse procède également à la liquidation des fonds Greensill, du nom de la société d'affacturage britannique en faillite. Jusqu'ici, les remboursements ont atteint près des deux tiers des 10 milliards de dollars placés par les investisseurs.

L'enquête interne diligentée par Credit Suisse suite aux déboires avec Archegos avait pointé du doigt l'"inefficacité" dans la gestion des risques.

al/fr