UBS (+ 2,61% à 11,21 francs suisses) affiche la plus forte hausse de l’indice SMI, bénéficiant d'une performance trimestrielle de qualité. Barclays nomme sa note de réaction à cette publication : « Peu de choses à redire ». Et de fait, UBS a rendu ce matin une très belle copie ; profits et revenus meilleurs que prévu et promesse de généreuse rémunération des actionnaires lorsque la pression des autorités de régulation se sera allégée. Le PDG, Sergio P. Ermotti, peut quitter son poste l'esprit tranquille. Il sera remplacé le 1er novembre par l'actuel patron d'ING, Ralph Hamers.

Au troisième trimestre, le bénéfice net part du groupe a flambé de 99% à 2,093 milliards de dollars (1,78 milliard d'euros), à comparer avec un consensus Bloomberg s'élevant à 1,55 milliard de dollars.

Les pertes de crédit attendues (ECL) ont atteint 89 millions de dollars contre seulement 38 millions de dollars au troisième trimestre 2019. Elles sont inférieures de plus de 50% aux attentes. " A ce stade, il est raisonnable de s'attendre à ce que les charges liées aux pertes sur créances au quatrième trimestre 2020 restent nettement inférieures à celles du premier semestre de l'année ", a précisé la banque dans ses perspectives.

Les revenus du groupe ont aussi progressé bien plus qu'anticipé par le marché. Ils ont bondi de 26% à 8,935 milliards de dollars, contre une consensus de 7,325 milliards de dollars.

Si la dernière ligne du compte de résultat a été gonflée par 526 millions d'éléments exceptionnels, dont la cession de sa participation majoritaire dans Fondcenter et des droits de propriété intellectuelle, le résultat courant avant impôts ajusté a dépassé les attentes. Cet indicateur, qui a la préférence des analystes, a augmenté de 40,6% à 2,05 milliards de dollars.

UBS a bénéficié de la bonne performance de ses activités de banque d'investissement, dont le profit imposable a augmenté de 267% à 632 millions de dollars. Le consensus Bloomberg était de seulement 177 millions de dollars.

Dans le détail, les revenus du courtage devises, taux et crédit (FRC) ont bondi de 41% à 533 millions. Ceux tirés du courtage actions ont grimpé de 19% en données ajustées, à 1,1 milliard. L'établissement fait ainsi mieux que les banques américaines, dont les revenus dans ces métiers ont augmenté respectivement de 25% et 15%.

La gestion de fortune (Global Wealth Management), l'activité la plus importante du groupe, s'est aussi distinguée avec un bénéfice imposable en progression de 18% à 1,057 milliard de dollars grâce à sa présence en Asie Pacifique. Le marché ciblait 912,40 millions de dollars.

Elle a enregistré une collecte de 1,4 milliard de dollars. Global Wealth Management a affiché une hausse de 6% des actifs sous gestion sur le trimestre à 2 754 milliards de dollars.

Au cours de l'été, UBS a constitué une réserve de capital de 1,5 milliard de dollars pour d'éventuels rachats d'actions. La banque a également accumulé 1 milliard de dollars qu'elle compte distribuer sous forme de dividendes en 2021.

UBS peut se permettre d'être généreuse avec ses actionnaires car elle a terminé le trimestre avec un ratio de fonds propres durs (CET 1) solide, de 13,5%. Ce niveau n'intègre pas l'argent mis de côté pour les rachats d'actions.