Copenhague (awp/afp) - La première banque danoise, Danske Bank, a annoncé jeudi de lourdes pertes en 2022, plombées par le paiement d'amendes américaines et danoises à la suite de l'énorme scandale de blanchiment d'argent impliquant sa filiale en Estonie, qui avait éclaté en 2018.

Pour 2023, l'établissement dit s'attendre à "une moindre activité économique", qui a déjà affecté sa rentabilité en 2022, mais un retour aux bénéfices nets entre 15 et 17 milliards de couronnes (2 à 2,3 milliards de francs suisses).

Vers 09H40 GMT à la Bourse de Copenhague, l'action Danske Bank perdait 3,93%, dans un marché en légère hausse.

L'an passé, Danske a subi une perte de 5,1 milliards de couronnes (681 millions d'euros), contre un bénéfice de 12,9 milliards un an plus tôt.

Le chiffre d'affaires de la banque, a lui reculé de 3% à 41,2 milliards.

Si le groupe explique aussi avoir souffert de l'inflation et de la dégradation de l'économie mondiale en 2022, la perte est essentiellement due à une provision de près de 1,8 milliard d'euros passée dans ses comptes pour le règlement des suites judiciaires du scandale de blanchiment en Estonie.

Danske Bank avait plaidé coupable de fraude dans le cadre de diverses poursuites lancées aux Etats-Unis, et accepté mi-décembre de payer 2 milliards de dollars pour clore les procédures lancées par plusieurs autorités.

La banque danoise avait été condamnée le lendemain à 3,5 milliards de couronnes (470 millions d'euros), cette fois par le gendarme financier danois.

La banque avait reconnu des failles à l'origine du blanchiment entre 2007 et 2015 d'environ 200 milliards d'euros au travers de sa filiale estonienne.

Elle a depuis largement investi pour se conformer aux législations en vigueur dans le domaine.

En 2018, un audit interne avait détaillé une "série de lacunes majeures" dans les systèmes de gouvernance et de contrôle de la banque et son directeur-général Thomas Borgen avait démissionné.

Poursuivi par un groupe d'investisseurs internationaux, M. Borgen a récemment été relaxé en première instance.

En plus de l'amende, l'État danois a confisqué les bénéfices de 1,25 milliard de couronnes (168 millions d'euros) tirés de transactions dans la filiale estonienne, désormais fermée, tout comme celles des autres pays baltes et la filiale russe.

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