Actualise avec clôture de Wall Street

NEW YORK (awp/afp) - Les marchés sont repartis à la baisse vendredi dans la perspective d'un resserrement plus rapide et plus fort de la politique monétaire aux Etats-Unis face au choc inflationniste tandis que la propagation du variant Omicron inquiète.

Les grands indices européens ont fini dans le rouge à l'exception de Londres (+0,13%). Paris a rechuté de 1,12%, Francfort de 0,67% et Milan 0,64% alors que le variant Omicron poursuit sa propagation à un rythme inquiétant.

La Bourse de New York a prolongé sa baisse de la veille : le Nasdaq, à forte coloration technologique, qui avait chuté de 2,47% jeudi, s'est stabilisé (-0,07%). Mais l'indice Dow Jones a lâché 1,48% et le S&P 500 1,03%.

Le patron de la Fed, Jerome Powell, a annoncé mercredi un arrêt des achats d'actifs dès le mois de mars pour procéder ensuite à trois hausses de taux directeurs en 2022 ainsi que trois autres en 2023 et deux en 2024, soit huit au total en trois ans.

La Banque d'Angleterre a pour sa part surpris en décidant jeudi de remonter ses taux directeurs.

Les investisseurs s'inquiètent des conséquences de la hausse des taux à venir sur les secteurs les plus valorisés.

De son côté, la BCE a annoncé comme attendu jeudi l'allègement de son dispositif de soutien à l'économie sans laisser miroiter une hausse prochaine des taux directeurs.

Par ailleurs, "l'incertitude entourant le variant Omicron continue de tenir les investisseurs sur leurs gardes. Même si récemment des lueurs d'espoir face aux vaccins existants et des évolutions moins sévères ont redonné confiance aux investisseurs, la crainte de nouvelles restrictions suscite un malaise" à la Bourse, observe Timo Emden, analyste indépendant.

L'impact négatif de la crise sanitaire sur l'économie allemande est bien palpable : la Bundesbank a abaissé vendredi sa prévision de croissance pour cette année et l'an prochain, face aux pénuries persistantes dans l'industrie et à la virulente vague de Covid-19. Dans la foulée, l'institut Ifo, principal institut économique allemand, a publié son indice du moral des entrepreneurs, en baisse pour la sixième fois d'affilée en décembre.

La technologie sur ses gardes

Le secteur de la technologie réévaluait les conséquences d'un possible tour de vis futur des banques centrales.

À Paris, le fabricant de semi-conducteurs STMicroelectronics (-1,26% à 41,37 euros), Dassault Systèmes (-1,13% à 51,73 euros), ou encore Capgemini (-1,40% à 204,80 euros) ont fini dans le rouge.

Nouveau coup de frein pour l'automobile

Le secteur auto a reculé dans l'ensemble alors que le marché européen de l'automobile a connu un cinquième mois de baisse en novembre.

Pas de jaloux en Allemagne entre BMW (-3,03% à 86,92 euros), Daimler (-4,17% à 68,75 euros), Porsche SE (-3,78% à 84,02 euros) et Volkswagen (-3,61% à 176,02 euros).

Continental a perdu 1,47% à 91,31 euros: le gouvernement allemand s'est dit inquiet vendredi après des informations de presse évoquant des pressions chinoises sur l'équipementier pour ne plus traiter avec des fournisseurs lituaniens en raison d'une querelle diplomatique entre la Chine et la Lituanie à propos de Taïwan.

A Paris, Renault a lâché 1,30% à 29,12 euros et Stellantis 2,15% à 16,47 euros.

A Wall Street, le constructeur automobile GM a été pénalisé (-5,53% à 55,16 dollars) après le départ inattendu du dirigeant de sa filiale consacrée à la conduite autonome, Cruise.

Le pétrole rebaisse

Les valeurs pétrolières ont pâti d'un recul des prix du brut : BP a perdu 1,53% à 333,73 pence et Shell 1,93% à 1595,80 pence à Londres. TotalEnergies a abandonné 2,27% à 43,66 euros.

Les cours du pétrole ont cédé du terrain vendredi au terme d'une semaine sans direction claire, les investisseurs restant tiraillés entre des données haussières et le risque sur la demande que fait toujours planer Omicron.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février, le plus échangé à Londres, a perdu 1,99% à 73,52 dollars. A New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) avec échéance en janvier a baissé de 2,10% à 70,86 dollars.

Du côté des changes, l'euro cédait 0,65% face au dollar à 1,1256 dollar, reflétant l'impact de la divergence entre la Fed et la BCE.

Le bitcoin s'affaissait de 2,68% à 46.822 dollars.

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