Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a terminé une nouvelle journée volatile en baisse vendredi, le rapport mensuel de l'emploi américain en demi-teinte ne semblant pas convaincre la Réserve fédérale américaine d'infléchir sa volonté de retirer son soutien aux marchés.

L'indice vedette CAC 40 a perdu 30,23 points à 6.765,52 points. Sur l'ensemble de la semaine, il a progressé de 0,38% et de 21,87% depuis le 1er janvier.

Comme depuis une semaine, la volatilité a été forte sur la cote Parisienne. Elle a ouvert en hausse de 1% et fait du yo-yo pour finir nettement dans le rouge à la clôture.

Les investisseurs ont un peu laissé de côté le variant Omicron du coronavirus responsable du Covid-19 pour regarder le rapport mensuel de l'emploi américain.

Celui-ci est apparu à première vue "paradoxal", note Nicolas Lasry, gérant chez Meeschaert Amilton: si le chômage a continué de baisser, le nombre de créations d'emplois, indicateur le plus important, a été en très en deçà des attentes.

Une nouvelle d'abord pas si mal accueillie par les investisseurs, car elle a donné l'espoir que le virage de la Réserve fédérale américaine annoncé mardi pourrait être adouci.

Le président Jerome Powell avait axé un peu plus son discours sur la lutte contre l'inflation galopante mardi, laissant entendre une réduction plus forte qu'anticipé des mesures de soutien aux marchés de son institution.

"Si vous pensez que ce rapport va reporter l'accélération de la normalisation monétaire évoquée par le président de la Fed (Banque centrale américaine) Jerome Powell, ce serait une erreur", a commenté Jamie Cox, associé au sein du Harris Financial Group.

L'un des vices-présidents de la Fed, James Bullard, a encore plaidé après la publication du rapport pour un resserrement plus rapide, a aussi noté M. Lasry.

De son côté, le président américain Joe Biden a assuré que la reprise de l'emploi était "très forte".

"Le marché anticipe une accélération du retrait du soutien lors de la réunion de la Fed du 15 décembre, ce qui entraîne donc des ventes sur les technologies ou les grosses valorisations", qui sont les plus sensibles à une hausse des taux, note M. Lasry.

Cocorico pour Dassault Aviation

Les Émirats arabes unis ont signé vendredi un accord pour acquérir 80 avions de combat Rafale, l'avion de chasse construit par trois groupes français, Dassault Aviation (+6,48% à 89,60 euros), qui supervise 60% de la valeur de l'avion, l'électronicien Thales (+1,16% à 73,24 euros) et le motoriste Safran (-3,41% à 98,66 euros).

Des doutes sur le vaccin de Valneva

Le laboratoire franco-autrichien Valneva, dont le candidat-vaccin contre le Covid-19 est en cours d'examen par l'Agence européenne des médicaments, a plongé de 14,48% à 23,62 euros, après la publication d'une étude montrant une faible réponse immunitaire du vaccin par rapport à ses concurrents, rapporte l'agence américaine Bloomberg.

La technologique affaiblie

Les valeurs technologiques ont souffert dans le sillage de l'indice technologique Nasdaq qui décrochait en milieu de séance américaine.

Dans un contexte de hausse des taux d'intérêt, les investisseurs se détournent normalement des actions technologiques, car elles ont besoin d'emprunter à taux bas pour générer la croissance sur laquelle se base leur valorisation en Bourse.

Capgemini a perdu 1,47% à 201,40 euros, Worldline 1,36% à 45,96 euros, et Dassault Systèmes de 1,22% à 51,63 euros.

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