Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a terminé en fort repli de 2,21% mercredi, craignant de nouvelles sanctions occidentales contre la Russie et une récession de l'économie américaine avec la perspective d'un resserrement sévère de la politique monétaire de la Réserve fédérale.

L'indice vedette CAC 40 a perdu 146,68 points à 6.498,83 points. Mardi, il avait déjà reculé de 1,28%.

Tout au long de la journée, la cote Parisienne a creusé ses pertes, lentement mais sûrement, perdant jusqu'à 3% peu après 16H00 par rapport à la clôture de la veille.

Les investisseurs digéraient encore les propos plus durs que prévu d'une gouverneure de la Réserve fédérale, Lael Brainard, mardi, pourtant connue pour ses positions accommodantes sur la politique monétaire.

Elle a assuré que la Fed était prête à "agir plus fortement" contre l'inflation, notamment par la vente d'actifs financiers, dès sa prochaine réunion monétaire de mai.

Le discours a plombé les marchés financiers car "si le resserrement monétaire est trop agressif, il peut avoir un effet dévastateur sur l'économie américaine", affirme Philippe Cohen, gérant de portefeuille chez Kiplink Finance.

Il nuance cependant: "la Fed envoie des ballons d'essai dans son discours mais je ne pense pas qu'elle sera aussi sévère en passant à l'acte".

L'hypothèse d'une réduction du bilan de la Fed dès sa prochaine réunion de politique monétaire début mai est en tout cas "crédible" selon le gérant.

Le compte-rendu détaillé ("minutes") des échanges durant la dernière réunion de la Fed mi-mars sera publié dans la soirée.

Deuxième facteur de baisse, de possibles nouvelles sanctions contre la Russie, "qui reviennent avec un effet boomerang et des conséquences compliquées sur l'économie européenne", souligne Philippe Cohen, gérant de portefeuille de Kiplink Finance.

L'Union européenne devra prendre "tôt ou tard" des sanctions sur le pétrole et le gaz russes, a déclaré le président du Conseil européen, alors que les Ving-Sept discutent actuellement de nouvelles sanctions sur le charbon et les investissements dans le pays.

Les Etats-Unis ont de leur côté annoncé une nouvelle volée de sanctions économiques et financières visant les grandes banques et les enfants de Vladimir Poutine. Le Royaume-Uni a aussi durci ses mesures, interdisant tout investissement et ciblant les secteurs bancaire et énergétique.

Enfin, l'élection présidentielle française "rajoute un peu de fébrilité sur le marché français", constate Philippe Cohen. "Les derniers sondages concernant le second tour de l'élection présidentielle montrent un écart qui se réduit entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen" et une possible victoire de la candidate du Rassemblement national dans la marge d'erreur.

Le marché obligataire montre aussi des signes d'un "risque politique français", avec un écart élargi entre les taux d'emprunt allemand et français, selon Alexandre Baradez, analyste d'IG France.

Les entreprises industrielles à la peine

Sur la place Parisienne les valeurs des entreprises dépendantes de la croissance économique, comme les industrielles on souffert.

Schneirder Electric a perdu 5,15%, Saint-Gobain 4,48%, Stellantis 4,42% et Aperam 5,42%.

Les entreprises de la Tech ont aussi enregistré des pertes du fait de la hausse des taux d'intérêt, qui pénalise leur capacité à financer leur croissance: Teleperformance a perdu 4,53%, Atos 4,27%, Dassault Systèmes 4,13% et Capgemini 3,93%.

jvi/els/cm